Apollinaire

Alcools, 1913


La Loreley


 

À Jean Sève.


À Bacharach il y avait une sorcière blonde
Qui laissait mourir d’amour tous les hommes à la ronde
 
Devant son tribunal l’évêque la fit citer
D’avance il l’absolvit à cause de sa beauté
 
Ô belle Loreley aux yeux pleins de pierreries
De quel magicien tiens-tu ta sorcellerie
 
Je suis lasse de vivre et mes yeux sont maudits
Ceux qui m’ont regardée évêque en ont péri
 
Mes yeux ce sont des flammes et non des pierreries
Jetez jetez aux flammes cette sorcellerie
 
Je flambe dans ces flammes ô belle Loreley
Qu’un autre te condamne tu m’as ensorcelé
 
Évêque vous riez Priez plutôt pour moi la Vierge
Faites-moi donc mourir et que Dieu vous protège
 
Mon amant est parti pour un pays lointain
Faites-moi donc mourir puisque je n’aime rien
 
Mon cœur me fait si mal il faut bien que je meure
Si je me regardais il faudrait que j’en meure
 
Mon cœur me fait si mal depuis qu’il n’est plus là
Mon cœur me fit si mal du jour où il s’en alla
 
L’évêque fit venir trois chevaliers avec leurs lances
Menez jusqu’au couvent cette femme en démence
 
Va-t’en Lore en folie va Lore aux yeux tremblants
Tu seras une nonne vêtue de noir et blanc
 
Puis ils s’en allèrent sur la route tous les quatre
La Loreley les implorait et ses yeux brillaient comme des astres
 
Chevaliers laissez-moi monter sur ce rocher si haut
Pour voir une fois encore mon beau château
 
Pour me mirer une fois encore dans le fleuve
Puis j’irai au couvent des vierges et des veuves
 
Là-haut le vent tordait ses cheveux déroulés
Les chevaliers criaient Loreley Loreley
 
Tout là-bas sur le Rhin s’en vient une nacelle
Et mon amant s’y tient il m’a vue il m’appelle
 
Mon cœur devient si doux c’est mon amant qui vient
Elle se penche alors et tombe dans le Rhin
 
Pour avoir vu dans l’eau la belle Loreley
Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil
 

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