Paradis des Albatros / «Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome...»

Du Bellay

(1522-1560)

D’autrеs pоèmеs :

Ν’étаnt dе mеs еnnuis lа fоrtunе аssоuviе...

J’аimе lа libеrté, еt lаnguis еn sеrviсе...

Jе mе fеrаi sаvаnt еn lа philоsоphiе...

Hеurеuх qui, соmmе Ulуssе, а fаit un bеаu vоуаgе...

Сеpеndаnt quе Μаgnу suit sоn grаnd Αvаnsоn...

Frаnсе, mèrе dеs аrts, dеs аrmеs еt dеs lоis...

Lаs, оù еst mаintеnаnt се mépris dе fоrtunе ?...

оu еncоrе :

Τu nе mе vоis јаmаis, Ρiеrrе, quе tu nе diе...

Ursin, quаnd ј’оi nоmmеr dе сеs viеuх nоms rоmаins...

Ιl fаit bоn vоir, Ρаsсhаl, un соnсlаvе sеrré...

Quаnd је vоis сеs mеssiеurs, dеsquеls l’аutоrité...

Quаnd је vоis сеs sеignеurs qui l’épéе еt lа lаnсе...

Се n’еst pаs sаns prоpоs qu’еn vоus lе сiеl а mis...

Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome
Et rien de Rome en Rome n’aperçois,
Ces vieux palais, ces vieux arcs que tu vois,
Et ces vieux murs, c’est ce que Rome on nomme.

Vois quel orgueil, quelle ruine : et comme
Celle qui mit le monde sous ses lois,
Pour dompter tout, se dompta quelquefois,
Et devint proie au temps, qui tout consomme.

Rome de Rome est le seul monument,
Et Rome Rome a vaincu seulement.
Le Tibre seul, qui vers la mer s’enfuit,

Reste de Rome. Ô mondaine inconstance !
Ce qui est ferme, est par le temps détruit,
Et ce qui fuit, au temps fait résistance.

Commentaire (s)

Déposé par Jadis le 13 août 2019 à 16h16

Nouveau venu...
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Nouveau venu, petit gnome à la gomme
Qui de la Drôme, en somme débarquas,
Et veux peler, ouvrage délicat,
Sévèrement, la pomme dans ta paume,

Ne te prends pas, petit, pour Saint Jérôme,
Ni pour le grand Empereur des Incas.
Non, tu n’es pas le roi du tapioca ;
Avec ce froid, t’as tout l’air d’un fantôme.

Non mon bonhomme, elle est loin ta maman :
Ton chewing-gum, ça va bien un moment.
Ce qu’il te faut, c’est, par ce temps de pluie,

Un grog au rhum. Et pas de rouspétance,
Si tu la fermes, t’auras un biscuit,
Et puis, au lit, on éteint, et silence.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 10 décembre 2020 à 13h51

Monument bizarre
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Ce monument est-il celui d’un homme
Ou d’un démon, ou d’un je ne sais quoi ?
Car aucun mot ni date ne s’y voit,
Un mort est là, qui dort sans qu’on le nomme.

De leurs discours les morts sont économes,
Depuis toujours, le silence est leur loi ;
Les questionner, ça se fait, quelquefois,
Mais c’est ardu d’interrompre leur somme.

Sur un défunt, faut-il faire un roman ?
Se taire est mieux, tel est mon sentiment,
Laisser le corps retourner à la nuit.

Ne craignons pas la froide impermanence,
Car le trépas nous sauve de l’ennui ;
Des vains désirs, des vaines souvenances.