Aloysius Bertrand


Sonnet


À la Reine des Français


Ma muse languissait, triste, inconnue à tous,
Cachant des pleurs amers parmi sa manteline ;
Soudain elle reprend crayon et mandoline.
Muse, quel ange donc s’est assis entre nous ?
 
Madame, il est un ange, au front riant et doux,
Ange consolateur qui, dès l’aube, s’incline
Vers les mortels souffrants, la veuve et l’orpheline,
L’enfant et le vieillard, — et cet ange, c’est vous !
 
Votre nom soit béni ! Ce cri qui part de l’âme,
Ne le dédaignez point de ma bouche, Madame !
Un nom glorifié vaut-il un nom béni ?
 
Oh ! je vous chante un hymne avec joie et courage,
Comme l’oiseau mouillé par le nocturne orage
Chante un hymne au soleil qui le sèche en son nid.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 3 mai 2019 à 12h09

Arbre nostalgique
-------------------

Au paradis désert, il reste seul debout,
Méditant du serpent les phrases sibyllines ;
Cela fait dériver sa conscience opaline
Vers des bords inconnus, vers des rivages flous.

Des primates d’antan le langage était doux,
Plus d’une plante y songe au jardin qui décline ;
Et sans son jardinier, la nature orpheline
S’attend à des malheurs venus d’on ne sait où.

Cet arbre qui médite au profond de son âme,
Que ne donnerait-il pour revoir cette Dame !
Il pense que ce lieu fut par elle béni.

Ne t’afflige point tant, vieux pommier, prends courage,
Tu verras d’autres jours et puis d’autres orages,
Des oiseaux reviendront, tu porteras leurs nids.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 9 juin 2021 à 13h43

Courtisan rimeur
----------

Le poète à la reine adresse des mots doux
Que vient de lui dicter sa muse pateline ;
Tel un pluvian chantant sur la verte colline,
Ou tel, au fond des bois, un ténébreux hibou.

La reine aime les chats, les rhapsodes, les fous ;
Et ce jour-là, de plus, elle est d’humeur badine :
Tournant vers le rimeur son visage d’ondine,
Elle dit à mi-voix : Vous êtes charmant, vous.

Au vieux roi ne restait qu’une modeste flamme ;
Point de quoi réchauffer une exigeante dame,
Un monarque parfois se trouve démuni.

Ce barde courtisan montra bien du courage :
Dans le royal plumard il produisit l’orage,
Redonnant à la reine un morceau d’infini.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 23 mai 2024 à 11h40

Reine des bois
----------

J’ai pour vassaux l’ours et le loup,
Le renard et la blanche hermine ;
J’ai mon palais sur la colline
Où chantent au soir les hiboux.

Le seigneur Blaireau, c’est le fou
Qui pour la Cour jongle et badine :
Il vient des vignes girondines
Et plusieurs vins sont à son goût.

Mille oiseaux récitent leurs gammes
En y mettant toute leur âme ;
Leurs enfants chantent dans les nids.

L’écureuil, c’est mon petit page;
Avec lui, je peux, sans tapage,
Goûter des plaisirs infinis.

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