Siméon-Guillaume de La Roque



Sous les ombres du bois, au bord d’une fontaine,
Passant et ma tristesse et la chaleur des jours,
Je trouvai la beauté cause de mes amours
Qui me fit dans le cœur une plaie inhumaine.
 
Par ce prompt accident, je vois ma mort prochaine,
Je vois ma mort prochaine, éloigné de secours,
D’autant que les rochers et les arbres sont sourds,
Et que rien ne l’accuse et n’allège ma peine.
 
Je ne vois dans ces bois, dans ces eaux nul support
Que l’image d’Amour et celle de la Mort,
Qui volent parmi l’air et qui nagent ensemble.
 
Hé ! donc au parlement de la terre et des cieux,
Ces deux témoins seront récusés, ce me semble,
Car la Mort est muette et l’Amour est sans yeux.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 5 février 2017 à 14h13

Jean du lion
----------------

Le prophète s’en vint pour boire à la fontaine ;
C’est là qu’il rencontra, dans la chaleur du jour,
Un lion abandonné. Jean s’emplit, pour l’amour
De ce petit félin, d’une tendresse humaine.

Tous deux ont pu gagner la bergerie prochaine ;
Le fauve était heureux de trouver du secours,
Et qu’un être à son cri ne se montre pas sourd,
Trouvant mille moyens pour soulager sa peine.

Animal et prophète, un mutuel support
Pour jeter des regards sur la vie et  la mort ;
Comme Antoine et son porc, ils sont toujours ensemble.

Viendra le charpentier, tu lèveras les  yeux
Afin d’interroger cet envoyé des cieux,
Cet amant du désert, qui tant au lion ressemble.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 2 mai 2022 à 12h33

Hôtes de ces bois
----------

Nous fûmes célébrés par Jean de La Fontaine,
Sous son arbre il pouvait rêvasser tout un jour;
Peut-être songeait-il à de vaines amours,
À moins qu’il ne jugeât la condition humaine.

Il regardait sans fin chuter les fruits du chêne,
Se félicitant qu’ils ne fussent pas trop lourds ;
Nos voix ne tombaient point dans l’oreille d’un sourd,
Car au fil de son oeuvre il nous mettait en scène.

Il sut représenter notre âme et notre corps,
Il disait notre vie ainsi que notre mort ;
Nous disions entre nous « Cet homme nous ressemble ».

Qui sait quelle valeur nous eûmes, à ses yeux ?
Sans doute il nous tenait pour des enfants de Dieu,
Non pour des agrégats que le hasard assemble.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 8 juillet 2024 à 11h44

Monstre sylvestre
---------------

J’ai soif auprès de la fontaine,
J’hésite à boire au long du jour;
Je songe à de vaines amours,
Ainsi qu’à la faiblesse humaine.

Je médite à l(ombre d’un chêne,
Je me sens de plus en plus lourd ;
Je tremble, j’ai le souffle court,
Je dois vivre avec cette peine.

Mon âme s’en prend à mon corps,
Elle le confronte à sa mort ;
Elle plaisante, ce me semble.

Sans raison, je reste en ce lieu,
Loin des hommes et loin des dieux ;
Ma mémoire se désassemble.

[Lien vers ce commentaire]

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