Jules Laforgue

Le Sanglot de la Terre (et autres premiers poèmes)


À Saint-Cloud

Sonnet


L’après-midi — souvent — à Paris, au mois d’Août
Je veux fuir les journaux, les fiacres, la poussière
Et les cafés poisseux où ruisselle la bière,
Et je prends le bateau qui conduit à Saint-Cloud.
 
Là, je gravis le parc. Du vert, du vert partout !
Je m’étends sur le dos, lâchement, la lumière
Du vaste azur me fait cligner de la paupière,
La grande paix des bois calme mon sang qui bout.
 
Je sens tourner ma tête à suivre les nuages
Qui mouchètent le ciel de leurs flocons soyeux,
Une immense torpeur me prend ; je clos mes yeux...
 
Je me fonds aux senteurs des fleurettes sauvages,
Et je rêve qu’ainsi je m’éparpille aux cieux
Dans le bruissement infini des feuillages.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 29 juillet 2014 à 11h27

Fraîcheur estivale
---------------------

L’air, qui était trop chaud, est redevenu doux.
Les livres du bureau recueillent la poussière,
De temps en temps j’absorbe une gorgée de bière ;
En haut du marronnier danse un écureuil roux.

Les fourmis, dans le jour, s’aventurent partout,
Transportant leur fardeau, noires dans la lumière,
Sans aucun clignement de leur oeil sans paupière,
Heureuses d’accomplir leur corvée jusqu’au bout.

Je suis reconnaissant au plafond de nuages
Et à son compagnon, le vent frais et joyeux
Qui les fait progresser au ciel, devant mes yeux ;

Quoi de plus verdoyant que cette herbe sauvage,
Quoi de plus gazouillant que les oiseaux des cieux ?
La brise fait danser, dans les airs, le feuillage.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 19 avril 2019 à 12h30

Arbre d’un vieux royaume
------------

Cet arbre fut planté par un dauphin très doux,
Un jour où le soleil fit voler la poussière.
Au prince, un paysan vint offrir de la bière,
Un vieillard d’Armorique avec des cheveux roux.

Le royaume, pourtant, s’effondrait de partout,
Car il avait perdu sa puissance guerrière ;
Et l’archevêque en vain se mettait en prière,
Ce calice devait être bu jusqu’au bout.

Sur le parc du château planaient de noirs nuages
Et le chant des oiseaux cessait d’être joyeux ;
La reine languissait, le roi se faisait vieux.

Où sont dorénavant leur jeunesse sauvage,
La fougue de leurs corps et l’éclat de leurs yeux ?
Or, de ce nouvel arbre ils aiment le feuillage.

[Lien vers ce commentaire]

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