Melin de Saint-Gelais



Du triste cœur voudrais la flamme éteindre,
De l’estomac les flèches arracher,
Et de mon col le lien détacher,
Qui tant m’ont pu brûler, poindre et étreindre ;
 
Puis l’un de glace et l’autre de roc ceindre,
Le tiers de fer appris à bien trancher,
Pour amortir, repousser et hacher
Feux, dards et nœuds, sans plus les devoir craindre.
 
Et les beaux yeux, la bouche et main polie,
D’où vient chaleur, trait et ret si soudaine,
Par qui amour m’ard, me point et me lie,
 
Voudrais tourner eux en claire fontaine,
L’autre en deux brins de Corail joints ensemble,
L’autre en ivoire, à qui elle ressemble.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 17 juin 2014 à 11h14

Lumière du soir
--------------------

La chandelle, avant de s’éteindre,
Paraît chercher un sens caché
Aux vieux papiers un peu tachés,
Sans le découvrir, peut-on craindre.

Un désordre impossible à peindre
Encombre meubles et plancher,
Les étagères fait pencher
Et semble vraisemblance enfreindre.

Chaque verre a son fond de lie,
Chaque table un monceau qui traîne ;
Plus d’une sous la charge plie.

Pareille accumulation vaine,
Pareil bizarroïde ensemble :
C’est à mon coeur que ça ressemble.

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Déposé par Cochonfucius le 30 décembre 2019 à 12h11

Dernière ligne droite
--------------------

J’écris ces vers avant que de m’éteindre,
Quelques mots qui n’ont pas de sens caché ;
Pour ceux auxquels je me suis attaché,
Pour le destin que je ne saurais craindre.

Ce que je vois, je ne sais pas le peindre,
La soif que j’ai, je ne peux l’étancher ;
En mes amours ne sais vers qui pencher,
Pour tant de lois que je ne veux enfreindre.

De mon godet je bois jusqu’à la lie,
Quand la serveuse à consommer m’entraîne ;
Or, telles sont mes modestes complies.

Mes bons amis, l’ivresse n’est pas vaine,
Villon le chante, alors, trinquons ensemble,
Car la taverne au paradis ressemble.

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Déposé par Cochonfucius le 9 août 2020 à 16h43

Roi sans modération
-------------

Du roi griffon la soif ne peut s’éteindre,
Dans son manoir il boit sans se cacher ;
Les courtisans qui lui sont attachés
Boivent aussi, trop même, on peut le craindre.

Or, qui voudra ces ivresses dépeindre ?
Et qui voudra sur ce sujet plancher ?
Sur de tels gens nul ne va se pencher,
Rien ne viendra, d’ailleurs, nous y contraindre.

Ah ! Ce griffon, toutes peurs abolies,
Tombe toujours où son penchant l’entraîne ;
Bientôt sera cette perte accomplie.

Si l’existence est une chose vaine,
N’est-il pas mieux de toujours boire ensemble ?
C’est la sagesse, ou bien, ça y ressemble.

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Déposé par Cochonfucius le 2 octobre 2020 à 12h27

Le coeur et les saisons
-------------

L’automne est là, l’été vient de s’éteindre,
Le clair soleil souvent nous est caché ;
De Phaéton les coursiers harnachés
Sont loin de nous, tu ne dois plus les craindre.

Chaque saison sur ce coeur peut déteindre,
Sur ce sujet il aime s’épancher  ;
Un médecin sur lui vient se se pencher,
Disant « C’est bien, ce coeur n’est pas à plaindre »..

Cet instrument de sagesse et folie
À résister son vieux maître l’entraîne ;
Tâche du jour, par plaisir accomplie.

Lui qui battit pour plusieurs causes vaines,
Il se modère, à présent, dans l’ensemble ;
Une torpeur qui à la paix ressemble.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 2 octobre 2020 à 13h22

Le coeur et les saisons  (retouche)
-------------

L’automne est là, l’été vient de s’éteindre,
Le clair soleil souvent nous est caché ;
De Phaéton les coursiers harnachés
Sont loin de nous, tu ne dois plus les craindre.

Chaque saison sur ce coeur peut déteindre,
Sur ce sujet il aime s’épancher  ;
Un médecin sur lui vient se pencher,
Disant « C’est bien, ce coeur n’est pas à plaindre »..

Cet instrument de sagesse et folie,
À résister son vieux maître l’entraîne ;
Tâche du jour, par plaisir accomplie.

Lui qui battit pour plusieurs causes vaines,
Il se modère, à présent, dans l’ensemble ;
Une torpeur qui à la paix ressemble.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 27 janvier 2024 à 11h44

Chandelle sans miroir
-----------------------

Je ne sais quand je vais m’éteindre,
Car l’avenir nous est caché ;
Rien ne sert de se retrancher,
Sachons que le pire est à craindre.

Les lois qui ne peuvent s’enfreindre;
Il vaut mieux ne pas y toucher ;
Je n’ai plus rien pour m’accrocher,
Je n’ose même pas me plaindre.

Ma sagesse n’est que folie,
Que réminiscences malsaines ;
Qu’importe, je n’ai qu’une vie.

Bon, ces quelques lignes sont vaines,
Quelques délires s’y rassemblent ;
Rien de grave, à ce qu’il me semble.

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Déposé par Cochonfucius le 6 juin 2024 à 11h43

Roi sans soif
--------

Cette dynastie va s’éteindre,
Car le fil en sera tranché ;
Un noir destin viendra faucher
Ce royal corps, je peux le craindre.

Aucune soif ne peut m’atteindre,
Au vin je ne veux plus toucher ;
Les flacons resteront bouchés,
Personne n’osera s’en plaindre.

Toute grandeur est abolie ;
Ce ne fut que noblesse vaine,
Insondable mélancolie.

Mes héritiers sont dans la peine,
Ils râleront, ça leur ressemble ;
Les gens s’en moquent, dans l’ensemble.

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Déposé par Dame de flamme le 6 juin 2024 à 21h22

Mes héritiers sont dans la peine,
Ils râleront, ça leur ressemble ;
Les gens s’en moquent, dans l’ensemble.

Mon âme aussi est dans la peine
La vie à rien ça ne ressemble
J’aurais suivi la tienne ensemble . .

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