Beauté, dont la douceur pourrait vaincre les Rois,
Mon cœur que vous tenez dans vos yeux en servage,
Hélas ! rendez-le-moi ou me baillez en gage
Le vôtre, car sans cœur vivre je ne pourrais.
Quand mort en vous servant sans mon cœur je serais,
Plus que vous ne pensez ce vous serait dommage
De perdre un tel ami, à moi grand avantage,
Grand honneur et plaisir, quand pour vous je mourrais.
Ainsi nous ne pouvons encourir de ma mort,
Vous, Madame, qu’un blâme, et moi, qu’un réconfort,
Pourvu que mon trépas vous plaise en quelque chose ;
Et veux que sur ma lame Amour aille écrivant :
Celui qui gît ici sans cœur était vivant,
Et trépassa sans cœur et sans cœur il repose.
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Mon florilège
(Tоuriste)
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