Sainte-Beuve


Sonnet


8 septembre, cinq heures du soir.
                              ..... Albaque populus !


Triste, loin de l’Amie, et quand l’été décline,
Quand le jour incliné plaît à mon cœur désert,
Sans un souffle de vent, sous un ciel tout couvert
D’où par places la pluie échapperait en bruine,
 
Je sortais du taillis au haut de la colline :
Soudain je découvris comme un sombre concert
De la nature immense : avec un dur flot vert
La rivière au tournant, d’ordinaire si fine ;
 
Et tous les horizons redoublés et plus bleus
Fonçaient d’un ton de deuil leur cadre sourcilleux ;
Les bois amoncelaient leurs cimes étagées ;
 
Et la plaine elle-même, embrunissant ses traits,
Au lieu de l’intervalle et des longues rangées,
Serrait ses peupliers comme un bois de cyprès.
 

Au bord de l’Oise

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 16 octobre 2015 à 11h10

Sagesse d’un roi-serpent
-------------------------------

La vieillesse a bercé mon humeur serpentine,
J’écoute les échos de mon palais désert ;
Sur le vaste jardin défile un ciel couvert
Qu’illumine fort peu le soleil qui décline.

Aux horizons lointains déferlent les collines ;
Des oiseaux languissants résonne le concert.
Nul bestiau n’est entré au pâturage vert,
La pluie semble obscurcir le toit d’ardoise fine.

Nous en avions, pourtant, des rêves de ciel bleu
Lorsque notre palais fut bâti en ce lieu ;
Plus d’une bonne idée par nous se vit forgée.

Mais le sombre chagrin grandit, comme un cyprès,
Retraçant le jardin sous de plus sombres traits ;
La nostalgie survient, dans la cour mal rangée.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 12 avril 2021 à 11h54

Saint Jacques Prévert
-------------

Ce qui est astreignant, Jacques, tu le déclines,
Loin de l’austérité d’un Père du Désert ;
Tu n’as point demandé d’être d’honneurs couvert,
Tu grattes ton papier sans trop de discipline.

Auprès de ta maison sont de fraîches collines
Où de braves oiseaux te donnent un concert ;
En l’honneur de ton nom, le pâturage est vert
Sous un ardent soleil ou sous une pluie fine.

Tu pourrais enseigner, car tu n’es pas un bleu,
Transmettant ton savoir en des cours fabuleux ;
Tu préfères la prose en taverne échangée.

Un modeste caveau t’attend sous un cyprès,
Pour cette sombre fin ton coeur toujours fut prêt ;
Tes livres sont classés, ta chambre est bien rangée.

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Déposé par Ada en Héraldie le 12 avril 2021 à 23h06

Sous son blouson de cuir, le sable s’agglutine,
Et jusque dans sa bouche entre un pan du désert,
Loin de tout lieu peuplé, si vite recouvert,
Le naufragé du ciel voit fumer sa machine.

Le soleil au couchant fait briller les collines,
Ces dunes que le vent fait danser de concert ;
Un éclat sur le zinc fait un mirage vert
Qui se verra poncé par une poudre fine.

Que fait ici, soudain, cet ange au manteau bleu,
Insistant, ses questions et souhaits pointilleux ?
De sa flasque, il reprend d’opportunes gorgées.

Du boulon trop serré, l’homme se voit distrait,
C’est le vent, c’est le chant d’histoires mélangées,
Un mouton, un renard, une rose, un secret.

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Déposé par Ada en Héraldie le 12 avril 2021 à 23h13

Ok, je vais enlever un des trop nombreux "fait".

6ème vers :
Ces dunes que le vent redéploie de concert ;

7ème vers :
Un éclat sur le zinc crache un mirage vert

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