Verlaine

Parallèlement, 1889


Sur le Balcon


 
Toutes deux regardaient s’enfuir les hirondelles :
L’une pâle aux cheveux de jais, et l’autre blonde
Et rose, et leurs peignoirs légers de vieille blonde
Vaguement serpentaient, nuages, autour d’elles.
 
Et toutes deux, avec des langueurs d’asphodèles,
Tandis qu’au ciel montait la lune molle et ronde,
Savouraient à longs traits l’émotion profonde
Du soir et le bonheur triste des cœurs fidèles.
 
Telles, leurs bras pressant, moites, leurs tailles souples,
Couple étrange qui prend pitié des autres couples,
Telles, sur le balcon, rêvaient les jeunes femmes.
 
Derrière elles, au fond du retrait riche et sombre,
Emphatique comme un trône de mélodrame
Et plein d’odeurs, le Lit, défait, s’ouvrait dans l’ombre.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 31 juillet 2018 à 12h30

Une main de sinople
----------------------

Cette main ne veut pas saisir une hirondelle,
Mais bien des grains de blé, délectables et blonds,
En été, dans les champs, quand les jours sont bien longs ;
Elle en prend à foison, mais ce n’est pas pour elle.

Cette main ne veut pas cueillir les asphodèles,
Mais veut bien préparer des tranches de melon
Sur la terrasse verte où dansent les frelons ;
C’est ici que boiront quelques amis fidèles.

De ce corps déjà vieux, qui pourtant reste souple
Les deux paisibles mains forment un brave couple ;
Je contemple souvent leurs dix doigts au repos.

Elles sont au jardin, qui déjà devient sombre
Malgré le bel éclat des étoiles sans nombre ;
Les derniers invités tiennent de vains propos.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Solaire le 31 juillet 2018 à 21h32

’’Les derniers invités tiennent de vains propos.’’

Ô le véritable ennui dont il parlait dans ’’Femmes’’ . .
avec des éclairs de lucidité dans ses soupes de maux  . . .

et pour ce ressenti de lecture :

’’La passion doit être punie.’’ - Ah oui ? Quel est le con qui a dit ça ?   __ Sollers P.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 3 août 2021 à 13h47

Encore une main de sinople
----------

D’un geste de la main saluant l’hirondelle,
L’ermite se repose, assis sur ses talons ;
Lui qui sait que ses jours ne seront plus très longs,
Il aime retrouver cette errante fidèle.

Sur l’habitant du ciel son âme prend modèle,
Car nous, pesants humains, en rêve nous volons ;
Le but inaccessible, au moins, nous le frôlons,
(C’est ce que pense aussi l’oiseau de la gadelle).

https://paysdepoesie.wordpress.com/2019/01/25/oiseau-de-la-gadelle/

Du chêne et du roseau nous admirons le couple,
Face à l’adversité, l’un raide et l’autre souple,
Puis ils se sont rejoints dans l’éternel repos.

Ma main écrit pour ceux dont les jours furent sombres,
Tels Verlaine et Rimbaud, dans leurs malheurs sans nombre ;
Mais de les imiter, ce n’est pas mon propos.

[Lien vers ce commentaire]

Votre commentaire :
Nom : *
eMail : * *
Site Web :
Commentaire * :
pèRE des miséRablEs : *
* Information requise.   * Cette adresse ne sera pas publiée.
 


Agora

Évаluations récеntes
☆ ☆ ☆ ☆ ☆

Vеrlаinе : Rеtоur dе Νаplеs

Соrbièrе : À mоn сhiеn Ρоpе

Jаmmеs : Ρrièrе pоur аimеr lа dоulеur

Fоurеst : Εn pаssаnt sur lе quаi...

Βаnvillе : Lаpins

Сrоs : Sоnnеt : «Jе sаis fаirе dеs vеrs pеrpétuеls. Lеs hоmmеs...»

Jаmmеs : Si tu pоuvаis

Vеrlаinе : Éсrit еn 1875

Rоllinаt : Lа Vасhе blаnсhе

Соrbièrе : Ρаrаdе

☆ ☆ ☆ ☆

Klingsоr : Lеs Νоisеttеs

Dеrèmе : «À quоi bоn tе сhеrсhеr, glоirе, viеillе étiquеttе !...»

Gаutiеr : Ρоrtаil

Ginеstе : Vеrs ехtrаits d’un pоëmе d’аmоur

Lаfоrguе : Νосturnе

Lаttаignаnt : Αdiеuх аu Μоndе

Vеrlаinе : Sоnnеt pоur lа Kеrmеssе du 20 јuin 1895 (Саеn)

Vеrlаinе : Épilоguе

Τаilhаdе : Quаrtiеr lаtin

Vеrlаinе : Dédiсасе

Cоmmеntaires récеnts

De Сосhоnfuсius sur «L’étоilе dе Vénus si brillаntе еt si bеllе...» (Μаllеvillе)

De Jаdis sur Саusеriе (Βаudеlаirе)

De Сосhоnfuсius sur Lа Vасhе blаnсhе (Rоllinаt)

De Сосhоnfuсius sur «Соurtisаns, qui trаînеz vоs јоurs déshоnоrés...» (Vаlléе dеs Βаrrеаuх)

De Βеаudеlаirе sur Βаudеlаirе

De Lе Gаrdiеn sur Virgilе (Βrizеuх)

De Jаdis sur Сrépusсulе (Соppéе)

De Jаdis sur Αu lесtеur (Μussеt)

De Rigаult sur Lеs Hirоndеllеs (Εsquirоs)

De Rigаult sur Αgénоr Αltаrосhе

De Jоël Gауrаud sur Αvе, dеа ; Μоriturus tе sаlutаt (Hugо)

De Huguеs Dеlоrmе sur Sоnnеt d’Αrt Vеrt (Gоudеzki)

De Un pоilu sur «Μоn âmе а sоn sесrеt, mа viе а sоn mуstèrе...» (Αrvеrs)

De Lе соmiquе sur Μаdrigаl tristе (Βаudеlаirе)

De Сhаntесlеr sur «Sur mеs vingt аns, pur d’оffеnsе еt dе viсе...» (Rоnsаrd)

De Gеоrgеs sur À lа mémоirе dе Zulmа (Соrbièrе)

De Guillеmеttе. sur «Lе bеаu Ρrintеmps n’а pоint tаnt dе fеuillаgеs vеrts...» (Lа Сеppèdе)

De Guillаumе sur Αbаndоnnéе (Lоrrаin)

De Lа Μusérаntе sur Hоmmаgе : «Lе silеnсе déјà funèbrе d’unе mоirе...» (Μаllаrmé)

De Сurаrе- sur Αdiеuх à lа pоésiе (Gаutiеr)

De Сurаrе- sur «J’еntrеvоуаis sоus un vêtеmеnt nоir...» (Μаgnу)

Plus de commentaires...

Flux RSS...

Ce site

Présеntаtion

Acсuеil

À prоpos

Cоntact

Signaler une errеur

Un pеtit mоt ?

Sоutien

Fаirе un dоn

Librairiе pоétique en lignе