Quand d’une douce ardeur doucement agité
J’userais quelquefois en louant ma princesse
Des termes d’adorer, de céleste ou déesse,
Et ces titres qu’on donne à la divinité,
Je ne craindrais, Melin, que la postérité
Appelât pour cela ma Muse flatteresse :
Mais en louant ainsi sa royale hautesse,
Je craindrais d’offenser sa grande humilité.
L’antique vanité avecques tels honneurs
Soulait idolâtrer les princes et seigneurs :
Mais le chrétien, qui met ces termes en usage,
Il n’est pas pour cela idolâtre ou flatteur :
Car en donnant de tout la gloire au Créateur,
Il loue l’ouvrier même, en louant son ouvrage.
Commentaire (s)
Déposé par David le 31 juillet 2016 à 15h49
Le dernier vers se prononce
« Il lou-e l’ou-vrier même, en lou-ant son ou-vrage.»