Quand je voudrai sonner de mon grand Avanson
Les moins grandes vertus, sur ma corde plus basse
Je dirai sa faconde et l’honneur de sa face,
Et qu’il est des neuf Sœurs le plus cher nourrisson.
Quand je voudrai toucher avec un plus haut son
Quelque plus grand’ vertu, je chanterai sa grâce,
Sa bonté, sa grandeur, qui la justice embrasse,
Mais là je ne mettrai le but de ma chanson,
Car quand plus hautement je sonnerai sa gloire,
Je dirai que jamais les filles de Mémoire
Ne diront un plus sage et vertueux que lui,
Plus prompt à son devoir, plus fidèle à son prince,
Ni qui mieux s’accommode au règne d’aujourd’hui,
Pour servir son seigneur en étrange province
Dans l’ambre on peut trouver un insecte, un poisson,
Cette dame écoutant qui leur parle à voix basse ;
C’est d’un éclat divin que rayonne sa face,
Mais je sais que son coeur est plus froid qu’un glaçon.
Or, la dame, parfois, ne profère aucun son,
Mais peut communiquer, d’un geste plein de grâce,
Avec les animaux que sa grande âme embrasse ;
Ils en seront charmés comme d’une chanson.
Être piégé dans l’ambre est un titre de gloire,
Car les âges futurs auront de vous mémoire,
Et vous ne serez point en poussière réduits.
Cette dame seulette, attend-elle son prince ?
Il surgira peut-être, un beau jour, une nuit,
Apportant des trésors d’ambre de sa province.