Heredia

(1842-1905)

Les Trophées

(1893)

La Grèce et la Sicile +
Rome et les Barbares +
Le Moyen-Âge et la Renaissance ×
L’Orient et les Tropiques +
La Nature et le Rêve +
Romancero +
Les Conquérants de l’or +
 

Heredia

Les Trophées, 1893


À une Ville morte


 

                                Cartagena de Indias
                            1532-1583-1697.


Morne Ville, jadis reine des Océans !
Aujourd’hui le requin poursuit en paix les scombres
Et le nuage errant allonge seul des ombres
Sur ta rade où roulaient les galions géants.
 
Depuis Drake et l’assaut des Anglais mécréants,
Tes murs désemparés croulent en noirs décombres
Et, comme un glorieux collier de perles sombres,
Des boulets de Pointis montrent les trous béants.
 
Entre le ciel qui brûle et la mer qui moutonne,
Au somnolent soleil d’un midi monotone,
Tu songes, ô Guerrière, aux vieux Conquistadors ;
 
Et dans l’énervement des nuits chaudes et calmes,
Berçant ta gloire éteinte, ô Cité, tu t’endors
Sous les palmiers, au long frémissement des palmes.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 12 août 2015 à 10h59

Ange-lion
-----------

De gueules, l’ange-lion surgit de l’océan,
S’élève dans les airs, franchit les cieux sans nombre,
Puis se laisse flotter au firmament, sans ombre,
Sans bruit, sinon celui de son coeur de géant.

Il plane, loin du sage et loin du mécréant,
Loin de la ville neuve et loin des vieux décombres,
Loin du jour lumineux et loin de la nuit sombre,
Unique voyageur dans le ciel d’or béant.

Il ne regrette point la faune qui moutonne,
Son paisible bonheur n’a besoin de personne,
Pas plus que l’on ne craint d’être seul, quand on dort.

Le jour de ce ciel jaune est comme une nuit calme,
La crinière du lion flotte comme une palme ;
Peut-être, par instants, son coeur bat un peu fort.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 21 mars 2018 à 12h13

Grand dieu triple
--------------------

Il est père du sol, du ciel, de l’océan,
Et cela se répète en planètes sans nombre.
On ne voit pas son corps, on ne voit pas son ombre,
On n’entend ni sa voix, ni son coeur de géant.

Il se moque du sage, aussi du mécréant,
Ignore bâtisseurs et faiseurs de décombres,
Dieu du jour lumineux et Dieu de la nuit sombre,
Invisible soleil dans le ciel d’or béant.

Il ne regrette point le Chaos qui moutonne,
Le temps où l’Univers n’eut besoin de personne,
Pas plus que l’on ne craint de rêver, quand on dort.

L’esprit de ce dieu triple est comme une nuit calme,
Sa Paix dans le Néant flotte comme une palme ;
Peut-être, par instants, ce dieu rit un peu fort.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 19 mai 2019 à 12h12

Clé d’Alpha et clé d’Oméga
-------------------------------

Le Livre est un cosmos et c’est un océan ;
Nous pouvons y trouver des histoires sans nombre
Qui parlent du soleil ou du pays des ombres,
Ou bien des Nephilim,  improbables géants.

Il s’en instruit, le sage, aussi le mécréant,
Le maître en son palais, le pauvre en ses décombres,
Gens du jour lumineux et gens de la nuit sombre,
Errants, vite engloutis par le trou noir béant.

J’y découvre souvent des phrases qui m’étonnent,
De curieux animaux et d’étranges personnes,
Et ces monstres douteux que l’on voit, quand on dort.

L’Alpha et l’Oméga y vivent leur vie calme,
La mère d’Ismaël sommeille sous la palme,
Un prophète hésitant se promet d’être fort.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Vincent le 22 mai 2019 à 23h05

Drame en pleine mer

À bord d’un vieux rafiot voguant sur l’océan,
Ils survivent à peine de la chair des scombres,
Qu’ils pêchent rarement, le plus souvent à l’ombre
D’une bâche qui sert de parasol géant.

Leur vie en suspens, car jugés mécréants,
Ils ont fui un pays, non sans quelques encombres,
Par exemple, ils ont craint que leur esquif ne sombre ;
Un tir des gardes-côtes y fit un trou béant.

Ce jour, on fait des nattes à celles qui moutonnent,
Pour rendre la journée un peu moins monotone,
Alors que des enfants jouent aux Conquistadors.

Mais une mère en pleurs réclame un peu de calme,
Contre elle son bambin, à tout jamais s’endort,
Pendant qu’elle l’évente à l’aide d’une palme.

https://misquette.wordpress.com/2019/05/22/drame-en-pleine-mer/

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 11 mars 2020 à 12h04

Ville d’azur
----------

Le bleu des murs répond au bleu de l’Océan,
Quant à ses habitants, nul ne connaît leur nombre ;
Les uns sont des vivants, les autres sont des ombres,
Les palais semblent faits pour des hôtes géants.

Là sont des religieux, aussi des mécréants
Et quelques vagabonds dont le gîte est décombres ;
Des rires chaleureux et des paroles sombres,
Des murs fort élevés et des fossés béants.

En suivant les trottoirs, le voyageur s’étonne
Que la plupart du temps ne s’y trouve personne,
À de nombreux moments, la ville d’azur dort.

Les touristes s’en vont de cet endroit trop calme ;
Au village voisin ils s’assoient sous les palmes
Pour prendre à la terrasse un bon café bien fort.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 28 avril 2020 à 12h20

Oiseaux voyageurs
--------------

Ces nobles migrateurs traversent l’océan,
De tels coureurs des mers ne sont qu’en petit nombre ;
Un paisible poisson, voyant passer leurs ombres,
Les prend pour des démons surgissant du néant.

Ne pense rien de tel, vieux poisson mécréant,
Ce sont des voyageurs qui voguent sans encombre ;
Il vont droit devant eux, vers où le soleil sombre,
Chacun peut admirer leurs ailes de géant.

Les habitants des mers à chaque fois s’étonnent
De ces êtres vaillants qui aux airs s’abandonnent;
Cela met un frisson dans leurs écailles d’or.

Mais eux, ce qu’il leur faut, c’est un temps sans histoires,
C’est le calme et la paix qu’ils trouvent méritoires,
Et non pas de filer d’un bord à l’autre bord.

[Lien vers ce commentaire]

Votre commentaire :
Nom : *
eMail : * *
Site Web :
Commentaire * :
pèRE des miséRablEs : *
* Information requise.   * Cette adresse ne sera pas publiée.
 


Mon florilège

(Tоuriste)

(Les textes et les auteurs que vous aurez notés apparaîtront dans cette zone.)

Compte lecteur

Se connecter

Créer un compte

Agora

Évаluations récеntes
☆ ☆ ☆ ☆ ☆

Сrоs : Ιnsоumissiоn

Νоаillеs : L’Εmprеintе

Viviеn : Viоlеttеs blаnсhеs

Du Βеllау : «Si mеs éсrits, Rоnsаrd, sоnt sеmés dе tоn lоs...»

Βаudеlаirе : Sоnnеt d’Αutоmnе

Jаmmеs : Jе pеnsе à vоus...

Lесоntе dе Lislе : «Lе divin Βоuviеr dеs mоnts dе Ρhrуgiе...»

Gаutiеr : Lе Соin du fеu

Lаfоrguе : Соmplаintе dе lа Lunе еn prоvinсе

Соppéе : «Αfin dе lоuеr miеuх vоs сhаrmеs еndоrmеurs...»

☆ ☆ ☆ ☆

Hugо : «Hеurеuх l’hоmmе, оссupé dе l’étеrnеl dеstin...»

Сhаpmаn : Αu fоnd du bоis

Viаu : «Hеurеuх, tаndis qu’il еst vivаnt...»

Νоuvеаu : Fillе dе fеrmе

Rilkе : «Сhеmins qui nе mènеnt nullе pаrt...»

Αpоllinаirе : Сlаir dе lunе

Jаmmеs : Lеs Dimаnсhеs

Jаmmеs : Αvес lеs pistоlеts

Dеsbоrdеs-Vаlmоrе : Lоin du mоndе

Rimbаud : Jеunе ménаgе

Cоmmеntaires récеnts

De Сосhоnfuсius sur «Hаrdi, ј’еntrеprеndrаi dе tе rеndrе étеrnеllе...» (Αubigné)

De Сосhоnfuсius sur Lе Vаl hаrmоniеuх (Hеrоld)

De Сосhоnfuсius sur «Si tu nе sаis, Μоrеl, се quе је fаis iсi...» (Du Βеllау)

De Jаdis sur Sоnnеt d’Αutоmnе (Βаudеlаirе)

De Jаdis sur Αu fоnd du bоis (Сhаpmаn)

De Сhristiаn sur «J’еntrаis сhеz lе mаrсhаnd dе mеublеs, еt là, tristе...» (Νоuvеаu)

De Jаdis sur «Βоnnе аnnéе à tоutеs lеs сhоsеs...» (Gérаrd)

De Сurаrе- sur Rесuеillеmеnt (Βаudеlаirе)

De Сurаrе- sur «Сеpеndаnt qu’аu pаlаis dе prосès tu dеvisеs...» (Du Βеllау)

De Сurаrе_ sur Sоnnеt : «Quаnd је rеpоsеrаi dаns lа fоssе, trаnquillе...» (Gоudеаu)

De Сurаrе_ sur Lе Τоmbеаu dе Сhаrlеs Βаudеlаirе (Μаllаrmé)

De Vinсеnt sur Τоmbеаu du Ρоètе (Dеubеl)

De Xi’аn sur «Μоn âmе pаisiblе étаit pаrеillе аutrеfоis...» (Τоulеt)

De Lа Μusеrаntе sur Соntrе Ligurinus : «Τоut lе mоndе tе fuit...» (Dubоs)

De Vinсеnt sur «Un sоir, lе lоng dе l’еаu, еllе mаrсhаit pеnsivе...» (Durаnt dе lа Βеrgеriе)

De Xi’аn sur Lе Суgnе (Rеnаrd)

De Сurаrе- sur «Sаintе Τhérèsе vеut quе lа Ρаuvrеté sоit...» (Vеrlаinе)

De Ρоéliсiеr sur «Αmоurs јumеаuх, d’unе flаmmе јumеllе...» (Ρаssеrаt)

De Lеbrun sur «Jе rêvе, tаnt Ρаris m’еst pаrfоis un еnfеr...» (Соppéе)

De Rоzès sur Lе Сinémа (Siсаud)

De GΟUUΑUX sur «J’étаis à tоi pеut-êtrе аvаnt dе t’аvоir vu...» (Dеsbоrdеs-Vаlmоrе)

Plus de commentaires...

Flux RSS...

Ce site

Présеntаtion

Acсuеil

À prоpos

Cоntact

Signaler une errеur

Un pеtit mоt ?

Sоutien

Fаirе un dоn

Librairiе pоétique en lignе