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Les Trophées

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Les Trophées, 1893


Carolo Quinto imperante


 
Celui-là peut compter parmi les grands défunts,
Car son bras a guidé la première carène
À travers l’archipel des Jardins de la Reine
Où la brise éternelle est faite de parfums.
 
Plus que les ans, la houle et ses âcres embruns,
Les calmes de la mer embrasée et sereine
Et l’amour et l’effroi de l’antique sirène
Ont fait sa barbe blanche et blancs ses cheveux bruns.
 
Castille a triomphé par cet homme, et ses flottes
Ont sous lui complété l’empire sans pareil
Pour lequel ne pouvait se coucher le soleil ;
 
C’est Bartolomé Ruiz, prince des vieux pilotes,
Qui, sur l’écu royal qu’elle enrichit encor,
Porte une ancre de sable à la gumène d’or.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 13 décembre 2012 à 10h57

Hale sur la gumène et l’ancre se relève,
Le navire est parti en tirant un long bord.
Toujours l’écu royal doit devenir plus fort,
Son prochain meuble : un jour qui jamais ne s’achève.

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Déposé par Cochonfucius le 24 décembre 2017 à 12h25

Sagesse du lierre
-------

Le lierre est le linceul des grands arbres défunts ;
Non pas blanc, mais brillant d’une verdeur pérenne ;
Il monte également aux murs de Bourg-la-Reine
Où les vents franciliens apportent leurs parfums,

Les grands menhirs bretons que baignent les embruns
Et les manoirs de Loire à la pierre sereine ;
Il servit de costume aux antiques sirènes
Qui de sa verte feuille ornaient leurs cheveux bruns.

Aux donjons de jadis où nos étendards flottent
il est, pour le présent, un habit sans pareil,
Une armure de paix, reflétant le soleil ;

Aux murailles de Sparte où trimaient les ilotes,
Ou, sur l’écu ducal qui brille de ses ors,
Qui dans sa langue dit : ce qui est souple est fort.

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Déposé par Cochonfucius le 10 septembre 2020 à 12h39

Nef hautement précaire
----------

Cette nef sans mâture emporte les défunts,
Qui sait vers quel endroit, vers l’antre des murènes ?
Vers l’île de Thulé, dont aimable est la reine ?
Vers la Rive de Nacre, aux fabuleux parfums ?

Contournant les récifs qu’arrosent les embruns,
Le modeste vaisseau suit sa route sereine ;
Il est, en maints endroits, guidé par les sirènes
Ou par un bel ondin aux charmants cheveux bruns.

Que demander de plus, du moment qu’elle flotte
Et que le timonier toujours reste en éveil,
Et qu’il observe aussi la lune et le soleil ?

Neptune peut souvent leur servir de pilote,
Il sait les préserver de cent démons retors,
Assisté par Protée, un aimable mentor.

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Déposé par Cochonfucius le 30 décembre 2020 à 18h05

Prière de la sirène
----------

Quelques mots en l’honneur des matelots défunts,
Le cachalot m’écoute ainsi que la murène ;
Femme du charpentier, toi la plus douce reine,
Plonge-les dans un rêve aux savoureux parfums.

Ils ne reverront plus les flots ni les embruns,
Mais au dernier instant leur âme fut sereine ;
Eux qui rêvaient d’entendre une voix de sirène
Ils ont vu dans le vent danser mes cheveux bruns.

Le roi regrettera cette vaillante flotte,
Un grand tourment tiendra son vieux coeur en éveil ;
Alors il videra sa coupe de vermeil.

Malheur à qui choisit Neptune pour pilote,
Le rhapsode nous dit que c’est un dieu retors ;
L’aiguille magnétique est un meilleur mentor.

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Déposé par Cochonfucius le 8 février 2023 à 21h27

Lieu de prière
-------------

Sous cet autel, mille défunts,
Garde-les, Vierge Souveraine ;
Que nul démon ne les entraîne
Vers l’inframonde aux noirs parfums.

Dehors aussi, sous le sol brun,
Sont quelques dépouilles sereines ;
Marins noyés par les sirènes,
Capitaines hors du commun.

Ce lieu profond comme une grotte,
J’en veux pour mon dernier sommeil ;
Ou bien la friche, c’est pareil.

Le trépas n’a point d’antidote,
Me disait un sage mentor,
Lui qui rarement avait tort.

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Déposé par Cochonfucius le 9 février 2023 à 09h49

Deuxième tercet :

Nous y reconnaissons
l’illustre Gérard Mentor.

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Déposé par Bob dit l’âne le 9 février 2023 à 15h08

Gérard Menjoui
Il s’en réjouit
Gérard Mensoif
Il s’en . .

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Déposé par Jadis le 11 février 2023 à 10h51

Rigolo, cuite indécente
----------

Refoulant sans égards bonniches et biffins,
Il a fui les flonflons de la fête foraine ;
Et, l’oreille à plat comme un lapin de garenne,
Il a rejoint sa couche, ou son terrier enfin.
 
Ce zèbre, dont les traits paraissent un emprunt
Au lubrique faciès d’une torve murène
Souffrant cruellement d’une sourde migraine,
Est-ce un Moldave auquel on a soustrait un rein ?
 
Ou serait-ce Noé, l’ennemi de la flotte,
Qui, ayant adopté le plus simple appareil,
Aurait, le vieux cochon, sombré dans le sommeil ?
 
C’est Gérard Manvussa, privé de sa culotte,
Qui gît, raide bourré, tout nu dans le décor :
Ne le réveillons pas : l’énergumène dort.

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