Il était un roi de Thulé,
Immaculé,
Qui, loin des jupes et des choses,
Pleurait sur la métempsycose
Des lys en roses,
Et quel palais !
Ses fleurs dormant, il s’en allait,
Traînant des clés,
Broder aux seuls yeux des étoiles,
Sur une tour, un certain Voile
De vive toile,
Aux nuits de lait !
Quand le voile fut bien ourlé,
Loin de Thulé,
Il rama fort sur les mers grises,
Vers le soleil qui s’agonise,
Féerique Église !
Il ululait :
« Soleil-crevant, encore un jour,
Vous avez tendu votre phare
Aux holocaustes vivipares
Du culte qu’ils nomment l’Amour.
« Et comme, devant la nuit fauve,
Vous vous sentiez défaillir,
D’un dernier flot d’un sang martyr
Vous lavez le seuil de l’Alcôve !
« Soleil ! Soleil ! moi je descends
Vers vos navrants palais polaires,
Dorloter dans ce Saint Suaire
Votre cœur bien en sang,
En le berçant ! »
Il dit, et, le Voile étendu,
Tout éperdu,
Vers les coraux et les naufrages,
Le roi raillé des doux corsages,
Beau comme un Mage
Est descendu !
Braves amants ! aux nuits de lait,
Tournez vos clés !
Une ombre, d’amour pur transie,
Viendrait vous gémir cette scie :
« Il était un roi de Thulé
Immaculé... »
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