Amour, qui as ton règne en ce monde si ample,
Vois ta gloire et la mienne errer en ce jardin :
Vois comme son bel œil, mon bel astre divin,
Reluit comme une lampe ardente dans un Temple :
Vois son corps, des beautés le portrait et l’exemple,
Qui ressemble une Aurore au plus beau d’un matin :
Vois son esprit, seigneur du Sort et du Destin,
Qui passe la Nature, en qui Dieu se contemple.
Regarde la marcher toute pensive à soi,
T’emprisonner de fleurs, et triompher de toi,
Pressant dessous ses pas les herbes bienheureuses.
Vois sortir un Printemps des rayons de ses yeux :
Et vois comme à l’envi ses flammes amoureuses
Embellissent la terre, et serènent les Cieux.
Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 15 février 2022 à 12h26
Planète errante
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Notre orbite s’égare en des dérives amples,
Comme marche un passant qui abusa du vin ;
S’il arrangeait cela, notre Horloger divin,
Nous récompenserions les prêtres en ses temples.
Un astre vagabond, c’est un mauvais exemple,
Cela rend déplaisants nos soirs et nos matins ;
Toi qui, dans ta sagesse, es Maître du Destin,
Ne peux-tu réparer le mal que tu contemples ?
Aurais-tu promulgué d’aléatoires lois ?
Nous qui fûmes toujours sujets de bon aloi,
Veuille prendre en pitié nos plaintes douloureuses.
Mais s’il nous faut périr, à la grâce de Dieu,
Tu laisseras filer la planète coureuse
Et nos restes mortels iront vers d’autres cieux.