Apollinaire

Poèmes à Lou


La Ceinture


 
 

LA MUSE


 
Depuis longtemps déjà je t’ai laissé tout seul
Cependant me voici t’apportant mon mensonge
Poète sois joyeux tu sembles un linceul
Regarde-moi c’est moi je ne suis pas un songe
 
 

LE POÈTE


 
Ô muse je tremblais de ne plus te revoir
Voici ton doux regard voici ta robe ouverte
Et ta ceinture enfin qui me fait concevoir
Un exquis dénouement devant cette mer verte
 
 

L’AMOUR


 
Va te t’excite pas pas ta Muse qui revient
Ne t’aime maintenant plus qu’à travers l’espace
Mais prends-lui deux baisers comme un suprême bien
Et sois content surtout puisque tout lasse et passe
 
 

LE POÈTE


 
Mais Amour tu sais bien que je suis maladroit
Dérobe sa ceinture et m’en fais ma couronne
Je me contenterai de penser à l’endroit
Où pressait ce ruban sur sa belle personne
 
 

LA MUSE


 
Poète me voici j’ai deux baisers pour toi
Je t’aimerais toujours d’un amour platonique
Mais toi tu m’appartiens je suis ta seule loi
Et reçois ma ceinture en un don magnifique
 
 

LE POÈTE


 
J’adore ta ceinture ô Muse mon amour
Elle est ronde comme le monde et ta mamelle
Elle est ouverte au centre ainsi ta bouche pour
Rire et longue comme un vers à rime éternelle
Elle est mon art elle est ma vie et ma douleur
Elle est l’illusion elle est toute lumière
Elle la grande beauté la multiple couleur
Et ma muse en second puisque part le première
Elle est ta forme aussi car elle a pris ton corps
Elle a saisi ton corps comme une belle proie
Va-t’en va-t’en là-bas vers les Ests et les Nords
Où t’entraînent l’Amour la Bravoure et la Joie
Et quand je m’en irai là-bas ou bien ailleurs
Ma muse me suivra ta ceinture idéale
Irréel arc-en-ciel aux sept belles couleurs
Qui décorent ce soir le ciel sur la mer pâle
 
 

LA MUSE


 
Adieu je pars adieu tu m’attends à jamais
L’Amour s’impatiente et la nuit va descendre
 
 

LE POÈTE


 
Eh ! que m’importe à moi puisque moi je t’aimais
Ce soir j’ai dénoué ta ceinture à jamais
Et toi tu n’as de moi pas même un brin de cendre
 
 

L’AMOUR


 
Espère dans l’Amour Poète il reviendra
Te ramener ta Muse avec sa robe ouverte
Ce que l’Amour a dit Poète il le fera
Adieu la nuit descend et la mer n’est plus verte
 
 

LE POÈTE


 
Adieu petit Amour petit enfant ingrat
Enfin me voici seul dans la nuit incolore
Toi qui n’existes pas CEINTURE je t’adore
 

Commentaire (s)
Votre commentaire :
Nom : *
eMail : * *
Site Web :
Commentaire * :
pèRE des miséRablEs : *
* Information requise.   * Cette adresse ne sera pas publiée.
 


Agora

Évаluations récеntes
☆ ☆ ☆ ☆ ☆

Соrbièrе : À mоn сhiеn Ρоpе

Jаmmеs : Ρrièrе pоur аimеr lа dоulеur

Fоurеst : Εn pаssаnt sur lе quаi...

Βаnvillе : Lаpins

Сrоs : Sоnnеt : «Jе sаis fаirе dеs vеrs pеrpétuеls. Lеs hоmmеs...»

Jаmmеs : Si tu pоuvаis

Vеrlаinе : Éсrit еn 1875

Rоllinаt : Lа Vасhе blаnсhе

Соrbièrе : Ρаrаdе

Βаudеlаirе : Fеmmеs dаmnéеs — Dеlphinе еt Hippоlуtе

☆ ☆ ☆ ☆

Klingsоr : Lеs Νоisеttеs

Dеrèmе : «À quоi bоn tе сhеrсhеr, glоirе, viеillе étiquеttе !...»

Gаutiеr : Ρоrtаil

Ginеstе : Vеrs ехtrаits d’un pоëmе d’аmоur

Lаfоrguе : Νосturnе

Lаttаignаnt : Αdiеuх аu Μоndе

Vеrlаinе : Sоnnеt pоur lа Kеrmеssе du 20 јuin 1895 (Саеn)

Vеrlаinе : Épilоguе

Τаilhаdе : Quаrtiеr lаtin

Vеrlаinе : Dédiсасе

Cоmmеntaires récеnts

De Сосhоnfuсius sur «L’étоilе dе Vénus si brillаntе еt si bеllе...» (Μаllеvillе)

De Jаdis sur Саusеriе (Βаudеlаirе)

De Сосhоnfuсius sur Lа Vасhе blаnсhе (Rоllinаt)

De Сосhоnfuсius sur «Соurtisаns, qui trаînеz vоs јоurs déshоnоrés...» (Vаlléе dеs Βаrrеаuх)

De Βеаudеlаirе sur Βаudеlаirе

De Lе Gаrdiеn sur Virgilе (Βrizеuх)

De Jаdis sur Сrépusсulе (Соppéе)

De Jаdis sur Αu lесtеur (Μussеt)

De Rigаult sur Lеs Hirоndеllеs (Εsquirоs)

De Rigаult sur Αgénоr Αltаrосhе

De Jоël Gауrаud sur Αvе, dеа ; Μоriturus tе sаlutаt (Hugо)

De Huguеs Dеlоrmе sur Sоnnеt d’Αrt Vеrt (Gоudеzki)

De Un pоilu sur «Μоn âmе а sоn sесrеt, mа viе а sоn mуstèrе...» (Αrvеrs)

De Lе соmiquе sur Μаdrigаl tristе (Βаudеlаirе)

De Сhаntесlеr sur «Sur mеs vingt аns, pur d’оffеnsе еt dе viсе...» (Rоnsаrd)

De Gеоrgеs sur À lа mémоirе dе Zulmа (Соrbièrе)

De Guillеmеttе. sur «Lе bеаu Ρrintеmps n’а pоint tаnt dе fеuillаgеs vеrts...» (Lа Сеppèdе)

De Guillаumе sur Αbаndоnnéе (Lоrrаin)

De Lа Μusérаntе sur Hоmmаgе : «Lе silеnсе déјà funèbrе d’unе mоirе...» (Μаllаrmé)

De Сurаrе- sur Αdiеuх à lа pоésiе (Gаutiеr)

De Сurаrе- sur «J’еntrеvоуаis sоus un vêtеmеnt nоir...» (Μаgnу)

Plus de commentaires...

Flux RSS...

Ce site

Présеntаtion

Acсuеil

À prоpos

Cоntact

Signaler une errеur

Un pеtit mоt ?

Sоutien

Fаirе un dоn

Librairiе pоétique en lignе