Aubigné

Le Printemps


II


 
En un petit esquif éperdu, malheureux,
Exposé à l’horreur de la mer enragée,
Je disputais le sort de ma vie engagée
Avec les tourbillons des bises outrageux.
 
Tout accourt à ma mort : Orion pluvieux
Crève un déluge épais, et ma barque chargée
De flots avec ma vie était mi-submergée
N’ayant autre secours que mon cri vers les cieux.
 
Aussitôt mon vaisseau de peur et d’ondes vide
Reçut à mon secours le couple Tyndaride !
Secours en désespoir, opportun en détresse.
 
En la mer de mes pleurs porté d’un frêle corps,
Au vent de mes soupirs pressé de mille morts,
J’ai vu l’astre besson des yeux de ma maîtresse.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 9 octobre 2020 à 12h34

Esquif d’azur
----------

Le capitaine est pauvre et n’est pas malheureux,
Jamais il ne craignit la sirène enragée ;
En étrange voyage est sa vie engagée,
La barre, il la maintient de son bras vigoureux.

De la mer et du ciel son coeur est amoureux,
Sa nef est élégante et n’est pas trop chargée ;
Son âme en des calculs est bien souvent plongée,
Que lui ont enseignés ses maîtres rigoureux.

Vu de loin, le vaisseau semble une barque vide,
Un pauvre esquif perdu dans un courant perfide ;
Cependant, ce n’est point une épave en détresse.

Il est reconnaissant à  son robuste corps,
Même s’il sait qu’un jour il trouvera la mort ;
En attendant, sa nef est sa seule maîtresse.

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Déposé par lacote le 14 octobre 2020 à 19h31

Traiteur maltraité


Jadis gai, le traiteur n’est plus que malheureux,
À force de manger de la vache enragée ;
Dans son fusil, il a, une balle engagée,
Pour mourir il se sent, quasiment vigoureux.

Depuis l’enfance il est, du métier, amoureux,
Il en vivait très bien, mais les choses ont changées ;
Si la courbe des ventes a à ce point plongée,
C’est qu’un de ses commis n’est plus si rigoureux…

De devenir le chef, l’employé est avide,
Aussi de laxatifs, dissolus dans un fluide,
Il asperge des plats causant bien des détresses.

« Quand ton idiot d’époux perforera son corps,
Et que l’on aura feint de regretter sa mort,
Tu me feras patron ! », dit-il à sa maîtresse.

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Déposé par Cochonfucius le 21 mars 2021 à 13h24

Petit esquif de sinople
---------------------

La déesse voulut des sirènes la voix
Écouter une fois, par simple jalousie ;
Or, minuscule fut la nef qu’elle a choisie,
Dont mince fut la toile et frêle fut le bois.

Le nautonier savait des quatre vents les lois,
Aucun sort ne pouvait le frapper d’amnésie ;
Le voyage se fit sans nulle fantaisie,
Car Neptune en ces jours était digne de foi.

Ils ont vogué trois nuits sous les pâles étoiles,
La brise du ponant toujours enflait leur voile ;
Mais la déesse a vu se transformer son corps.

Tes jambes que remplace une queue sinueuse,
Ta voix qui maintenant lance de purs accords ;
Tu es reine et poisson, hybride et monstrueuse !

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Déposé par Ada en Héraldie le 22 mars 2021 à 22h06

C’est l’anti-nostalgique, elle ne sait pourquoi
Elle a pour le passé si peu de jalousie,
Alors qu’elle parcourt, loin de toute amnésie,
Ses bonheurs, ses malheurs et leurs prenantes voix.

Non, l’étrange est ailleurs : un fol on-ne-sait-quoi
Dans un coin du cerveau vit sous anesthésie,
Les chronologies vont selon leur fantaisie,
Retenir une date est pour elle un exploit.

Qu’on ne s’y trompe pas, c’est là sa bonne étoile,
D’un seul souffle les temps donnent cap à sa voile,
Regretter, revenir, sont des idées sans corps.

Le reste est géré par des ruses tortueuses,
Où chaque mois il faut relire sans remords
La naissance de Bach, date ô combien fugueuse.

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Déposé par Jadis le 23 mars 2021 à 20h25

C’est pas bien compliqué, pourtant, nom d’un morbac(h) !
Un et six ça fait seize, ajoute huit et cinq,
C’est juste cent trois ans avant l’ornithorynque
Découvert par Hunter, et non par Offenbach.

Et d’abord faut-il dire Bak, ou Bache, ou Barh ?
(Dix-sept, puis cinq et trois, ça, c’est le Mont Mézenc).
Bon, je mélange tout, en attendant, je trinque
À la bonne santé de l’éléphant Babarh.

Ce mystère paraît plus obscur que l’Érèbe...
Et puis baste après tout, banzaï, vive la France !
Moi, le Jean-Sébastien, je l’appelle Jean-Seb.

Récapitulons donc : sa date de naissance ?
Dix-huit, quarante-deux, non, ça c’est Hérédia...
Où j’ai trouvé tout ça ? Ben, sur Wikipédia.

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Déposé par Ada en Héraldie le 23 mars 2021 à 22h12

Ha ha Jadis :)
1685 est aussi la date de naissance de Georg Friedrich Haendel et Domenico Scarlatti.
Autre date optimisée : 1643, date de décès de Claudio Monteverdi et Antoine Boësset.
Il ne s’est rien passé en 1664. Hélas.

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Déposé par Kronenbourg le 24 mars 2021 à 09h26

.


Sauf un nouveau goût de bière.


.

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Déposé par Cochonfucius le 6 décembre 2023 à 11h52

Fol esquif
--------

Mon équipage est malheureux,
Même notre ancre est affligée ;
Au gré d’une mer enragée,
Le chemin se fait douloureux.

Toi dont nous fûmes amoureux,
Ô mer, ton humeur est changée ;
Je crains la fatale plongée,
Je crains tes assauts vigoureux.

Calmez-vous, vagues homicides ;
Que revienne le temps placide,
Que cesse enfin notre détresse.

À chaque virement de bord
Nous voyons ricaner la Mort ;
C’est une mauvaise maîtresse.

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