Théodore de Banville

Les Cariatides, 1843


Conseil


 
Eh bien ! mêle ta vie à la verte forêt !
Escalade la roche aux nobles altitudes.
Respire, et libre enfin des vieilles servitudes,
Fuis les regrets amers que ton cœur savourait.
 
Dès l’heure éblouissante où le matin paraît,
Marche au hasard ; gravis les sentiers les plus rudes.
Va devant toi, baisé par l’air des solitudes,
Comme une biche en pleurs qu’on effaroucherait.
 
Cueille la fleur agreste au bord du précipice.
Regarde l’antre affreux que le lierre tapisse
Et le vol des oiseaux dans les chênes touffus.
 
Marche et prête l’oreille en tes sauvages courses ;
Car tout le bois frémit, plein de rythmes confus,
Et la Muse aux beaux yeux chante dans l’eau des sources.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 7 novembre 2015 à 10h23

Deux anachorètes (Pays de Poésie, 14-4-15)
--------------------------

On trouvait un ermite à l’est de la forêt :
Sa poésie planait dans la grande altitude,
Tout en gardant du vers les nobles servitudes ;
Patient artisanat, que l’homme savourait.

Un autre solitaire au ponant discourait ;
Mais il mettait au jour des poèmes plus rudes
Que lui dictait sa longue et fière solitude,
Poèmes de combat que l’ermite arborait.

Un prêtre interrogea les dieux de la justice
Pour voir si les deux vieux n’usaient de maléfices.
Les deux dieux, se cachant dans des buissons touffus,

Écoutèrent chacun l’un de nos deux rhapsodes.
— Non-lieu, dit le premier, c’est juste un obscur code.
— Pareil, dit le second, c’est juste un bruit confus.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Jehan le 8 janvier 2019 à 09h32

Dans la forêt,
L’un savourait
Et discourait.

L’autre abhorrait
Être en forêt
Près d’un goret.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 17 avril 2019 à 12h01

Sagesse de Piaf d’Azur
-----------------------

Son ermitage à lui s’appelle une forêt,
Car ce n’est nullement un oiseau d’altitude;
Il songe, loin de peine et loin de servitude,
Sans jamais trop user de son charme discret.

Il vit dans le sous-bois que Merlin parcourait,
Il a des souvenirs de cette époque rude ;
En ce temps-là régnait un dieu de solitude
Lequel, de temps en temps, ses enfants dévorait.

Qui gouverne à présent? Est-ce un dieu de justice ?
Peut-être vivons-nous un temps de maléfices,
D’indétermination, de malaise diffus,

Or, Piaf d’Azur se tait, lui qui fut un rhapsode,
Car du monde réel il a perdu le code,
Il ne peut que grogner comme un cochon confus.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Jadis le 28 juin 2021 à 21h06


Il était dit qu’un soir, à mon tour, je clorais
Ce chapitre bruissant de folles longitudes.
Il me faut désormais renoncer aux Bermudes,
Assis, morose, sur un petit tabouret.

On a tous, on le sait, l’âge de ses jarrets :
Il est venu, le temps de ma décrépitude.
Et pourtant, embrasant mon âpre solitude,
Les visions du passé me rendent guilleret.

Ah ! Le ressouvenir de ces parfums d’épices,
La mousson noyant tout comme vache qui pisse,
Tous ces lieux enchanteurs où, plus jeune, je fus,

Les savanes sans fin, plates comme ma bourse,
Les pics majestueux, les agaves griffus,
Et aux sources du Nil les tendres cils d’une ourse !

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