Baudelaire


L’Albatros


 
Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
 
À peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.
 
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !
 
Le Poëte est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
 

Commentaire (s)
Déposé par Jan-Pol le 12 mars 2011 à 21h57

Ce poême de Baudelaire peut être amélioré :

Souvent pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent indolents, compagnons de voyage,
Les navires humains sur les gouffres amers.

Exilé sur ce pont, oh mon Dieu ! qu’il est laid,
Cet enfant de l’azur ! Qu’il est stupide ! Et veule !
L’un te l’agace au bec avec son brûle-gueule,
L’autre mime en boitant l’infirme qui volait...

Borné dans sa nature, infini dans ses voeux,
Le poête est semblable au prince des nuées
Qui se présente au monde au milieu de huées,

Comme on voit Villepin s’arracher les cheveux
Tandis que Sarkozy le menace au kärcher :
- Ses ailes de géant l’empêchant de marcher.

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Déposé par MANCHOIS le 2 octobre 2013 à 11h19

super comme poèmes

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Déposé par Vincent le 29 juillet 2015 à 14h07

L’albatros

Enfin, j’ai trouvé un peu de temps pour écrire!
Aujourd’hui ce sera un sonnet régulier
En alexandrins et de type Pelletier
Tercets en ccd ede, c’est à dire

Composer avec contraintes est un élixir
Qui a pour effet de poser sur le papier
Des tas d’idées au caractère singulier
Le monde inconscient semble tout d’un coup s’ouvrir

Au premier abord on jurerait du contraire
Que toute règle met la liberté à terre
Il faut se préserver d’un jugement hâtif

Libres également sont les vers traditionnels
L’albatros resterait cloué à son récif
Si l’air n’offrait pas de résistance à ses ailes

https://misquette.wordpress.com/2015/07/25/287-besoin-dair/

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Déposé par Christian le 14 février 2016 à 08h16

Albatroce, le plus grand des oisaux.
Albatroce qui été le mètre des sieux.
Toi qui voler dans les air
Avec ta fierter
Tout en faisand preuve de resper (...)

http://fdumalle.blogspot.fr/2012/05/homage-lalbatroce.html

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Déposé par tizef le 30 mars 2016 à 08h59

Jean Duval de Laval

Jean Duval de Laval, en fringant équipage,
Passe, bon an mal an, quinze jours à la mer.
Il lui faut tout d’abord se farcir en voyage
Les bouchons sur l’A10 (ce qui le rend amer).

Depuis quelques étés il chevauche une planche.
Il se vautre souvent mais n’en est pas honteux.
Fana des demi-dieux surfant l’écume blanche,
Il ira, c’est promis, glisser à côté d’eux.

Sur le flot rassurant, comme il est gauche et veule !
L’arrière-train tendu, qu’il est comique et laid !
Les surfeurs aguerris se fichent de sa gueule,
Mais lui, l’âme au zénith, fait comme s’il volait !

Jean Duval est semblable au prince des nuées,
Entiché de Thétys, se riant de l’archer,
Dans son body fluo, nonobstant les huées,
Tel Jésus, sur la mer il rêve de marcher.

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Déposé par pich24 le 6 avril 2016 à 16h58

Je le trouve plus Brice de Nice que Rémy Bricka, l’homme orchestre (qui lui marchait sur l’eau ; il a traversé l’Atlantique !)
Je crois (vers 12) que les surfers passent plus à Bercy qu’au Zénith.
Bravo et bon vent.

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Déposé par Jean Paul le 14 août 2016 à 09h14


La poésie est amélioration permanente du paysage langagier

Souvent pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prenaient des albatros, vastes zoizos des mers
Poursuivant, indolents compagnons de voyage,
Les navires zumains sur les gouffres zamers.

Exilé sur ce pont, oh mon Dieu ! qu’il est laid,
Oh l’ enfant de l’azur, qu’il est stupide ! Et veule !
L’un te l’agace au bec avec son brûle-gueule,
L’autre mime en boitant l’infirme qui volait...

Borné dans sa nature, infini dans ses voeux,
Le poête est semblable au prince des nuées
Qui se présente au monde au milieu de huées,

Comme on voit Vilbrequin s’arracher les cheveux
Tandis que Tartousy le menace au kärcher :
- Ses ailes de géant l’empêchant de marcher.

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Déposé par Jadis le 23 août 2019 à 16h14

Joies craignosses
------------------------

Souvent, pour m’amuser, je colle des images
Dans un grand cahier rose agrémenté de vert.
Qu’y puis-je, ayant usé les joies du coloriage,
Si je péris d’ennui au fond d’un rocking-chair.

La pluie crible âprement le carreau, c’est dimanche,
Un de ces jours d’automne au goût calamiteux ;
Mais je colle ardemment, je m’en mets plein les manches,
En suçant un bâton de colle tout pâteux.

Portraits de majestés ou de déesses peuhles
Découpés avec soin dans « L’Echo du Velay »,
Le « Réveil de Bolbec » ou bien dans le « Spiegel »
Au hasard des potins et des entrefilets.

Du bout perclus de mes phalanges engluées,
Je feuillette et parcours images et clichés,
Stars du petit écran, héros,  prostituées :
Je contemple, compare, et je fais mon marché.

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Déposé par Cochonfucius le 1er février 2020 à 12h27

Nef d’Entre-Deux-Mers
----------------

Une modeste nef, un modeste équipage
Sur les limpides flots bordant l’Entre-Deux-Mers ;
Un tonneau de vin rouge est souvent du voyage,
Plaisant à déguster au petit matin clair.

Plus d’un marin du bord s’y connaît en cépages,
C’est affaire de goût, c’est affaire de flair ;
Nous les voyons passer, quand l’automne est dans l’air,
Auprès de la taverne où vont boire les pages.

Ces enfants monteront aussi sur cette barque,
Depuis déjà longtemps ne buvant plus de lait ;
Sur un fleuve et sur l’autre ils laisseront leur marque.

Le rhapsode est semblable au marin de Garonne
Qui lentement navigue, et boit quand ça lui plaît ;
Habile à survoler tout ce qui l’environne.

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Déposé par Cochonfucius le 23 avril 2020 à 11h54

Oiseau plus ou moins inexistant
---------------

Il ne redoute point les cruels équipages,
Il est presque invisible au-dessus de la mer ;
Nul n’a jamais connu le but de ses voyages,
Son portrait n’est pas net, son dossier n’est pas clair.

Le savant rédacteur du «Génie des Alpages»
Dit que des poursuivants il déroute le flair;
Son vol, ne produisant nulle rumeur dans l’air,
Vers des lieux inconnus chaque fois le propage.

J’ai trouvé l’autre jour un texte de Plutarque
Qui de ce bel oiseau fort longuement parlait;
Même, il fut émaillé de subtiles remarques.

On l’a vu se poser auprès d’une baronne
Afin de lui chanter un aimable couplet;
Le mystère à présent pour toujours l’environne.

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