Baudelaire

Les Fleurs du Mal, 1857


La Fontaine de Sang


 
Il me semble parfois que mon sang coule à flots,
Ainsi qu’une fontaine aux rythmiques sanglots.
Je l’entends bien qui coule avec un long murmure,
Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure.
 
À travers la cité, comme dans un champ clos,
Il s’en va, transformant les pavés en îlots,
Désaltérant la soif de chaque créature,
Et partout colorant en rouge la nature.
 
J’ai demandé souvent à des vins captieux
D’endormir pour un jour la terreur qui me mine ;
Le vin rend l’œil plus clair et l’oreille plus fine !
 
J’ai cherché dans l’amour un sommeil oublieux ;
Mais l’amour n’est pour moi qu’un matelas d’aiguilles
Fait pour donner à boire à ces cruelles filles !
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 10 juin 2015 à 14h30

Archange à ceinture de sinople
-------------------------


Heureux guerriers gaulois, riant, buvant à flots,
Vous n’étiez certes point de petits angelots !
Aux plus ardents combats, vous alliez, sans armure,
Car la magie du druide éloignait les blessures.

S’il fallait affronter un Romain en champ clos,
Ou de la nef pirate un rude matelot,
Même, un troll invisible, ou d’autres créatures,
Vous n’aviez peur de rien, dans la vaste nature.

Or, celui d’entre vous qui a meilleure mine,
Le porteur de menhirs que la joie illumine,
N’est-il pas un archange, à la face des cieux ?

De sinople, d’argent et d’azur il s’habille,
Liesse et loyauté en son vaillant coeur brillent ;
S’il n’est pas un archange, il est un demi-dieu !

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Déposé par Cochonfucius le 17 juin 2017 à 14h05

Seigneur des oiseaux
----------------------------

Il quitte la montagne et survole les flots,
Planant loin des poissons, parmi les angelots ;
Plumage merveilleux, plus brillant qu’une armure,
Bec dont plus d’un rival redoute la blessure.

Il prend l’agneau candide au coeur de son enclos,
(Mais, s’il n’en trouve pas, il dévore un mulot) ;
Lui, seigneur des oiseaux et d’autres créatures,
Pour ses vastes bienfaits remercie la nature.

Qu’il est charmant à voir, qu’il a joyeuse mine !
Il fait battre son aile, et le jour s’illumine,
Son royaume est sur terre et surtout dans les cieux.

D’or léger et subtil ce monarque s’habille,
Liesse et loyauté en son noir regard brillent ;
Le sol a ses démons, les oiseaux ont leur dieu.

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Déposé par Cochonfucius le 16 janvier 2022 à 12h46

Loup d’azur et d’or
----------

Naguère, je chantais la Lune et son halo,
Ma complainte amusait les petits angelots ;
La Lune est toujours là, pourtant je n’en ai cure,
Peu m’importe aujourd’hui que ma nuit soit obscure.

Jeune, je traversais mon domaine au galop,
Sautant de roc en roc je savais passer l’eau ;
L’âge venu, mes pieds de faible créature
Hésitent, comme ceux d’un pauvre être immature.

J’aligne sans raison des mots que je rumine,
D’un rire rarement ma face s’illumine ;
Ce n’est pas un cadeau de devenir si vieux.

Or, parfois, le matin, quand les oiseaux babillent,
Un grand soleil d’antan sur ma grise âme brille ;
Alors, je me souviens d’autres temps, d’autres lieux.

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