Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 25 avril 2017 à 14h29
Âne et lumière
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Il aime à réviser ce qu’il a bien appris,
Et ce qu’il sait moins bien; il apprécie l’ensemble,
Cet âne qui, sans doute, aux vieux sages ressemble,
Car ce que l’on rumine est souvent mieux compris.
Sa grande âme s’emplit des plus doctes écrits
Qui dans son noble coeur fort plaisamment s’assemblent;
Il sait les commenter, sa voix jamais ne tremble,
Âne érudit, vraiment, quel fabuleux esprit !
As-tu capté un peu de la flamme divine ?
Peux-tu tracer des mots, d’une écriture fine,
Mûrir ton jugement et le rendre subtil ?
Ou peut-être, ce goût te vient de la fumée
D’une herbe de savoir, vivement consumée,
Un chanvre savoureux qui fait perdre le fil.
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Déposé par Cochonfucius le 17 décembre 2020 à 14h20
Sagesse du chanvre
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Cette feuille n’est pas un objet de mépris,
Aristote et Platon la cueillirent ensemble ;
Même le fier Socrate en parla, ce me semble,
Qui d’un dur tribunal ne fut pas bien compris.
Sur un sujet pareil, j’ai rarement écrit,
Qui cependant les gens festivement rassemble ;
On se met à planer, l’âme s’éveille et tremble,
Le coeur n’écoute plus ce que lui dit l’esprit.
As-tu goûté un peu de cette herbe divine ?
As-tu donc fait l’essai de cette saveur fine ?
Ne me dis pas que non, toi qui es si subtil.
Castaneda décrit la petite fumée
Par laquelle est vraiment la peine consumée,
Et par laquelle aussi... mais, j’ai perdu le fil.
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Déposé par Cochonfucius le 20 novembre 2021 à 14h16
Fantôme d’une feuille
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Je plane en cette allée, n’en soyez pas surpris,
Un fantôme je suis, une feuille je semble ;
Le spectre-coq et moi, nous circulons ensemble
Dans ce vaste jardin dont nous fûmes épris.
Un fabuliste fit notre éloge (en sanscrit),
Qui en seul cahier mille quatrains rassemble ;
Il parle de l’automne et de mes soeurs qui tremblent,
Et des bons jardiniers apaisant leur esprit.
L’héraldiste parfois notre portrait dessine,
En ces simples blasons des sonnets s’enracinent,
Joliment commentés par des lecteurs subtils.
Du grand feu de la vie nous sommes la fumée ;
Souvent nous regrettons nos forces consumées
Et de nos souvenirs se perd aussi le fil.
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