Thiard, qui as changé en plus grave écriture
Ton doux style amoureux : Thiard, qui nous as fait
D’un Pétrarque un Platon, et si rien plus parfait
Se trouve que Platon en la même nature :
Qui n’admire du ciel la belle architecture,
Et de tout ce qu’on voit les causes et l’effet,
Celui vraiment doit être un homme contrefait,
Lequel n’a rien d’humain que la seule figure.
Contemplons donc, Thiard, cette grand’ voûte ronde,
Puisque nous sommes faits à l’exemple du monde :
Mais ne tenons les yeux si attachés en haut
Que pour ne les baisser quelquefois vers la terre,
Nous soyons en danger par le heurt d’une pierre
De nous blesser le pied ou de prendre le saut.
Les Regrets, 1558
Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 5 septembre 2015 à 11h56
Le Seigneur des oiseaux
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Cet oiseau magicien, force de la nature,
Déjeune d’un serpent, chaque jour que Dieu fait ;
Un cactus pour dessert, ça lui semble parfait,
Et puis il s’en retourne aux travaux d’écriture.
Il connaît l’urbanisme, et sait l’architecture,
Il discerne toujours la cause et les effets,
Il trie le beau parler du jargon contrefait ;
Face aux pièges du monde, il fait bonne figure.
Admire dans les cieux sa trajectoire ronde,
C’est un explorateur, un découvreur du monde,
Ses ailes de géant le portent dans l’azur.
Mais il a grand plaisir à retrouver la terre ;
Paisible, se perchant sur une grosse pierre,
Il pose sur les gens son beau regard obscur.
Déposé par Cochonfucius le 22 janvier 2022 à 14h09
Pierre magique
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C’est un noble cristal produit par la Nature,
Auquel on attribue d’innombrables bienfaits ;
Donc, si l’on t’en donne un, garde-le, c’est parfait ;
Mets-le dans un écrin de très bonne facture.
Mais si tu en reçois un faux, par imposture,
Ne va pas t’exposer à ses mauvais effets ;
Tu dois éliminer ce joyau contrefait,
À le garder chez toi jamais ne t’aventure.
Admire sa splendeur à nulle autre seconde,
Son coeur où tu liras les secrets de ce monde ;
Contemple ses reflets, qu’ils soient d’or ou d’azur.
Il doit, quand tu mourras, retourner à la terre ;
Tu ne transmettras point cette magique pierre,
Sous peine de subir un maléfice obscur.