Vous qui aux bois, aux fleuves, aux campaignes,
À cri, à cor, et à course hâtive
Suivez des cerfs la trace fugitive
Avec Diane, et les Nymphes compaignes :
Et toi ô Dieu ! qui mon rivage baignes,
As-tu point vu une Nymphe craintive,
Qui va menant ma liberté captive
Par les sommets des plus hautes montaignes ?
Hélas enfants ! si le sort malheureux
Vous montre à nu sa cruelle beauté,
Que telle ardeur longuement ne vous tienne.
Trop fut celui chasseur aventureux,
Qui de ses chiens sentit la cruauté,
Pour avoir vu la chaste Cynthienne.
L’Olive, 1550
Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 27 novembre 2021 à 13h27
Loin des chasseurs
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Plus de péril, déserte est la campagne,
Ailleurs s’en vont ces primates fautifs ;
Rapide fut leur élan fugitif,
Rassurés sont nos fils et nos compagnes.
Terre sans l’Homme est Pays de Cocagne,
C’en est fini pour nous des jours craintifs ;
Tu n’entendras aucun soupir plaintif,
Paisibles sont la plaine et la montagne.
Fin des humains ! Ce n’est pas malheureux
Eux qui du monde ont gâché la beauté,
Eux dont la vie était ignoble et vaine.
Nul animal ne fut si dangereux,
Nul ne fut tant expert en cruauté ;
Noir fut le sang qui coulait en leurs veines.