Lorsque je suis absent de vous, Madame,
Je sens en moi une triste langueur,
Qui me privant de force et de vigueur
Trouble mes sens, mon esprit, et mon âme.
Ni la douceur de l’amoureuse flamme,
Ni son de luth, ni printanière fleur,
Peuvent chasser la cruelle douleur,
Le deuil, l’ennui qui ma poitrine entame.
Mais tout soudain que mes astres, vos yeux
Dardent sur moi leur éclair gracieux,
Mon mal prend fin, mon œil se rassérène :
Je ne sens plus mon rigoureux tourment,
Ains de plaisir et de contentement,
Et de douceur j’ai l’âme toute pleine.
Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 28 septembre 2015 à 11h21
Lune au bois dormant
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La lune forestière, une joyeuse dame,
Se laisse aller, parfois, à d’étranges langueurs ;
Puis, son plaisir revient, avec plus de vigueur,
Mille choses sont là pour enchanter son âme.
Son teint immaculé devient couleur de flamme,
Elle va se fermant, la plus timide fleur,
Oubliant des humains le regard de douleur,
Un dragon la mordille et, grignotant, l’entame.
Puis, nous la revoyons qui grandit à nos yeux,
Elle reprend sa place en son naturel lieu,
Et nos humains regards bientôt se rassérènent.
En rêvant à la lune, on oublie les tourments,
On se transporte un peu dans le grand firmament,
Avec l’astre nocturne, avec la blanche reine.