Ma vie est un Enfer plein d’ennuis et de peines,
Mes tourments outrageux sont les fouets punisseurs,
Et mes soucis mordants les serpents meurtrisseurs
Qui bourrellent mon cœur de cent morts inhumaines.
Comme là-bas on voit les espérances vaines,
Ainsi tous mes espoirs meurent en leur verdeur.
J’ai fait de pleurs un Styx et mes vives ardeurs
Ont fait un Phlégéton qui bout dedans mes veines.
Mes sanglots redoublés et mes plaintives voix
Sont les horribles cris et furieux abois
Du portier infernal qui aboie sans cesse.
Mais je suis d’un seul point aux ombres différent,
Car les démons sont ceux qui les vont martyrant,
Et je suis tourmenté d’une jeune déesse.
Moulin des oiseaux de sinople
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Au moulin de Perutz, on y vient pour ses peines ;
Le meunier obéit aux démons punisseurs,
Il sert également l’évêque meurtrisseur
Et sa manufacture à la marche inhumaine.
Du noble cavalier les espérances vaines
N’ont jamais altéré sa première verdeur ;
Il vivra pour son roi dans ses grandes ardeurs,
Car un sang de héros circule dans ses veines.
J’entends le vieux meunier qui parle à faible voix
Pour guider vers l’Enfer le voleur aux abois ;
Un ange cependant les regarde sans cesse.
Chacun des deux rencontre un trépas différent ;
Leurs destins sont obscurs, cet auteur préférant
Que ne soit détrompée la petite princesse.