Jean-Baptiste Chassignet

Le Mépris de la vie et consolation contre la mort, 1594



Nous n’entrons point d’un pas plus avant en la vie
Que nous n’entrons d’un pas plus avant en la mort,
Notre vivre n’est rien qu’une éternelle mort,
Et plus croissent nos jours, plus décroît notre vie :
 
Quiconque aura vécu la moitié de sa vie,
Aura pareillement la moitié de sa mort,
Comme non usitée on déteste la mort
Et la mort est commune autant comme la vie :
 
Le temps passé est mort, et le futur n’est pas,
Le présent vit, et chet de la vie au trépas
Et le futur aura une fin tout semblable.
 
Le temps passé n’est plus, l’autre encore n’est pas,
Et le présent languit entre vie et trépas,
Bref la mort et la vie en tout temps est semblable.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 25 septembre 2017 à 11h50

Drac de sable
------------------

Le drac de sable est fort, son coeur est plein de vie ;
Donne-lui de l’ouvrage, il le fait sans effort,
Offre-lui les périls, il ne craint pas la mort,
Et sa soif de plaisir n’est jamais assouvie.

Par la beauté des cieux, sa grande âme est ravie,
Ou par celle des flots qui enchantent le port ;
Sur ses ailes de monstre, il prend un bel essor
Et s’éloigne en un vol qui jamais ne dévie.

Son plumage est absent, ça ne lui manque point,
Les oiseaux sont servis mieux que lui sur ce point,
Mais il aime les voir, eux qui sont ses semblables.

Or, parfois il se pose, il marche à petits pas,
D’un fruit tombé de l’arbre il fait un bref repas ;
Cette simplicité se montre inégalable.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 3 juin 2018 à 12h56

Sagesse d’un prédateur de gueules
---------------------------------

L’aigle dit à sa proie, que veux-tu, c’est la vie ;
Le beau serpent d’azur lui répond, c’est la mort.
L’oiseau de Jupiter s’élève sans effort,
Et sa faim, semble-t-il, n’est jamais assouvie.

La victime, aujourd’hui vers les noirs cieux ravie,
Se dit qu’elle n’est pas arrivée à bon port ;
Le rapace s’élance et prend un bel essor,
Aérien voyageur qui jamais ne dévie.

Son plumage est voyant, ça ne le gêne point,
Les oiseaux sont souvent comme lui sur ce point :
Ils aiment parader auprès de leurs semblables.

L’aigle n’est pas de ceux qui vont à petits pas,
Car il franchit cent lieues pour trouver son repas ;
Même le serpent bleu le trouve inégalable.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 28 octobre 2021 à 12h27

L’oiseau de la taverne
----------

Ce volatile aisé mène la belle vie,
Il est heureux, sans doute, en attendant la mort ;
Il n’eut jamais besoin de faire trop d’efforts,
C’est une créature aisément assouvie.

Un brave commensal à boire le convie,
On leur verse du vin, pas plus haut que le bord ;
Les clients de ce bar ne roulent pas sur l’or,
Jamais ne fut aux gains leur personne asservie.

Cet oiseau paresseux ne vole pas très loin,
Car il se laisse vivre, et reste dans son coin ;
Ses deux refuges sont le comptoir et la table.

Le reste du cosmos ne le regarde pas,
Vers des lieux familiers il marche à petits pas ;
Toute banalité lui semble délectable.

[Lien vers ce commentaire]

Votre commentaire :
Nom : *
eMail : * *
Site Web :
Commentaire * :
pèRE des miséRablEs : *
* Information requise.   * Cette adresse ne sera pas publiée.
 


Mon florilège

(Tоuriste)

(Les textes et les auteurs que vous aurez notés apparaîtront dans cette zone.)

Compte lecteur

Se connecter

Créer un compte

Agora

Évаluations récеntes
☆ ☆ ☆ ☆ ☆

Jасоb : Silеnсе dаns lа nаturе

Βоilеаu : Sаtirе VΙΙΙ : «Dе tоus lеs аnimаuх qui s’élèvеnt dаns l’аir...»

Sigоgnе : «Се соrps défiguré, bâti d’оs еt dе nеrfs...»

Du Βеllау : «Соmtе, qui nе fis оnс соmptе dе lа grаndеur...»

Βаudеlаirе : Αu Lесtеur

Сhrеtiеn dе Τrоуеs : «Се fut аu tеmps qu’аrbrеs flеurissеnt...»

Τоulеt : «Dаns lе lit vаstе еt dévаsté...»

Riсtus : Jаsаntе dе lа Viеillе

Riсtus : Lеs Ρеtitеs Βаrаquеs

Dеsbоrdеs-Vаlmоrе : «J’étаis à tоi pеut-êtrе аvаnt dе t’аvоir vu...»

☆ ☆ ☆ ☆

Νоël : Visiоn

Siеfеrt : Vivеrе mеmеntо

Dеshоulièrеs : Sоnnеt burlеsquе sur lа Ρhèdrе dе Rасinе

Τоulеt : «Τоi qui lаissеs pеndrе, rеptilе supеrbе...»

Siсаud : Lа Grоttе dеs Léprеuх

Соppéе : «Сhаmpêtrеs еt lоintаins quаrtiеrs, је vоus préfèrе...»

Саrсо : Lаissеz-mоi

Νоuvеаu : Сru

Τоulеt : «Lе sаblе оù nоs pаs оnt сrié...»

Dеlаruе-Μаrdrus : Εrrеmеnts

Cоmmеntaires récеnts

De Сосhоnfuсius sur «Μаîtrеssе, quаnd је pеnsе аuх trаvеrsеs d’Αmоur...» (Rоnsаrd)

De Сосhоnfuсius sur Lа Lunе оffеnséе (Βаudеlаirе)

De Сосhоnfuсius sur «Се соrps défiguré, bâti d’оs еt dе nеrfs...» (Sigоgnе)

De Rоzès sur Μédесins (Siсаud)

De Dаmе dе flаmmе sur «Hélаs ! vоiсi lе јоur quе mоn mаîtrе оn еntеrrе...» (Rоnsаrd)

De Jаdis sur «J’аdоrе lа bаnliеuе аvес sеs сhаmps еn friсhе...» (Соppéе)

De Rоzès sur Lе Сhеmin dе sаblе (Siсаud)

De Sеzоr sur «Jе vоudrаis biеn êtrе vеnt quеlquеfоis...» (Durаnt dе lа Βеrgеriе)

De KUΝG Lоuisе sur Villе dе Frаnсе (Régniеr)

De Сurаrе- sur «Épоuvаntаblе Νuit, qui tеs сhеvеuх nоirсis...» (Dеspоrtеs)

De Xi’аn sur Jеhаn Riсtus

De Villеrеу јеаn -pаul sur Détrеssе (Dеubеl)

De ΒооmеrаngΒS sur «Βiеnhеurеuх sоit lе јоur, еt lе mоis, еt l’аnnéе...» (Μаgnу)

De Hаikukа sur «Lе Sоlеil l’аutrе јоur sе mit еntrе nоus dеuх...» (Rоnsаrd)

De Gаrdiеn dеs Суmеs sur Сhаnt dе Νоël (Νоël)

De Сurаrе- sur «Lа mоrt а tоut mоn biеn еt mоn еspоir étеint...» (Αubin dе Μоrеllеs)

De Сurаrе- sur Jоurnаlistе piеuх (Fréсhеttе)

De аunrуz sur Rêvеriе (Lаrguiеr)

De Сhristiаn sur Сrépusсulе dе dimаnсhе d’été (Lаfоrguе)

De Τhundеrbird sur Αgnus Dеi (Vеrlаinе)

De Jаdis sur Épiphаniе (Lесоntе dе Lislе)

Plus de commentaires...

Flux RSS...

Ce site

Présеntаtion

Acсuеil

À prоpos

Cоntact

Signaler une errеur

Un pеtit mоt ?

Sоutien

Fаirе un dоn

Librairiе pоétique en lignе

 



Photo d'après : Hans Stieglitz