Charles Cros

Le Coffret de santal, 1873


Sonnet


 

À Madame S. C.


Bien que Parisienne en tous points, vous avez
Conservé dans votre être un parfum bucolique,
Legs immatériel des poëmes rêvés
Par votre mère ; ainsi votre forme s’explique.
 
En effet, votre voix a des sons dérivés
Du parler berrichon lent et mélancolique,
Et tous vos mouvements, que j’ai bien observés,
Me font penser à Ruth, la glaneuse biblique.
 
De vous s’échappe un vague arome de foins mûrs.
Comme ceux des lézards qui dorment sur les murs,
Vos yeux pleins de soleil sont prêts à toute alerte,
 
Et, par bonté pour ceux que ces yeux ont touchés,
Sous des aspects mondains et roués, vous cachez
Que vous n’aimez au fond que la campagne verte.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 4 avril 2018 à 12h57

Batelier du labyrinthe
-----------------------

Il porte élégamment son gilet délavé ;
Il longe lentement la rive bucolique
Tout en se répétant des poèmes rêvés,
Traditionnels sonnets que jamais l’on n’explique.

En effet,  chaque mot a des sens dérivés ;
Tu ne les sais pas tous, scribe mélancolique,
Et ton oeuvre t’échappe, on a pu l’observer ;
Comme échappait leur prose aux rédacteurs bibliques.

Qu’importe ! Un beau poème est doux comme un fruit mûr
Et vif comme un lézard qui danse sur un mur ;
Et toujours, la rivière au vogueur est ouverte.

Je vois ici la rive, et ne veux la toucher,
Aquatique je suis, comme un poisson caché
Au coeur de la fraîcheur, au profond de l’eau verte.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 11 avril 2019 à 12h25

L’arbre au jardin médite
---------------------------

Qui sait si le serpent du péché fut lavé ?
Quant à moi, j’aimais bien cet être bucolique
Qui racontait sa vie dans des mondes rêvés ;
Mais c’était un nuisible, ainsi qu’on nous l’explique.

Je laisse à son propos ma pensée dériver ;
Tu ne la connais pas, livre mélancolique,
Car il est des instants que j’ai seul observés :
Un arbre ne peut pas être un auteur biblique.

Je songe à mon passé, je porte des fruits mûrs,
Je lis ce qu’un archange écrivit sur un mur ;
J’aime les souvenirs, j’aime les découvertes.

La dame du jardin, qui venait me toucher,
Qu’est-elle devenue, où s’est-elle cachée ?
Est-elle oiseau du ciel ou poisson dans l’eau verte ?

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 27 novembre 2019 à 12h05

Baron Léopard
-------------

Le baron Léopard, au blason délavé,
Choisit pour sa retraite un manoir bucolique ;
Le bord de la Garonne est un endroit rêvé,
Ausone dans un livre en bon latin l’explique.

Il laisse au fil de l’eau ses songes dériver,
Les uns plutôt joyeux, d’autres mélancoliques ;
Les oiseaux qu’il rencontre et qu’il aime observer
Tiennent en leur jargon des propos symboliques.

Révolu son jeune âge, aussi son âge mûr,
Il écrivit cela quelque part sur un mur ;
Mais il garde l’espoir de belles découvertes.

Même si Cupidon ne peut plus le toucher,
Ses sentiments d’amour ne restent point cachés ;
Puis, l’herbe de la friche est encore assez verte.

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