Charles Cros

Le Coffret de santal, 1873


Sonnet


 

À Mademoiselle S. de L. C.


Les saphirs durs et froids, voilés par la buée
De l’orgueilleuse chair, ressemblent à ces yeux
D’où jaillissent de bleus rayons silencieux,
Inquiétants éclairs d’un soir chaud, sans nuée.
 
Couvrant le front, comme au hasard distribuée,
La chevelure flotte en tourbillons soyeux.
La bouche reste grave et sans moue, aimant mieux
S’ouvrir un peu, de sa fraîcheur infatuée.
 
Cette bouche immuable et ces cheveux châtains,
Ces yeux, suivant dans l’air d’invisibles lutins,
Ont l’implacable attrait du masque de la Fable.
 
Mais non ; car dans ces traits placides rien ne ment ;
Et parfois ce regard révèle, en un moment,
La vérité suprême, absolue, ineffable.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 26 juillet 2014 à 10h52

Inscription temporaire
----------------------------

Comme traçant des traits sur la vitre embuée,
Le barde assemble ici des vers, devant tes yeux ;
Et tout dans la maison se fait silencieux
Comme peut l’être, au ciel, une blanche nuée.

La signification vite distribuée
Entre deux mots banals et quatre mots joyeux,
La construction du thème avance pour le mieux,
Qui de son sens profond n’est point infatuée.

Sonnet de rien du tout, caprice d’un matin,
Qu’aurait pu composer une ondine, un lutin
Ou bien un petit troll trouvé dans une fable.

Texte qui ne dit rien, donc jamais il ne ment ;
Juste de quoi meubler le silence, un moment,
En lui substituant un babil ineffable.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Christian le 26 juillet 2014 à 11h05

Ou même un petit troll égaré sous la table ...

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 20 mars 2021 à 13h48

Tour métastable
----------

Précaire est mon appui sur la terre embuée,
Mon ossature craint la colère des cieux ;
J’appelle à mon secours un tas de petits dieux,
Mais il en vient fort peu, ce n’est pas la ruée.

Mes salles l’autre jour furent évacuées,
Mes maîtres sont partis pour je ne sais quel lieu ;
Pour moi, j’ose espérer qu’ils s’y trouveront mieux
Et qu’ainsi leur sera la paix restituée.

Vais-je donc m’écrouler par un triste matin ?
Un prêtre viendra-t-il me bénir en latin ?
Un barde écrira-t-il sur ma chute une fable ?

Je suis la franche tour, la pierre qui ne ment,
Un modeste vestige et pas un monument ;
Avec moi se perdra ma sagesse ineffable.

[Lien vers ce commentaire]

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