Charles Cros

Le Coffret de santal, 1873


Sonnet à Mme Fanny A. P.


 

À Madame Fanny A. P.


Pour le surnaturel éclat des cheveux blonds,
Pour la neige du cou, l’aurore de la bouche,
Je rêve une peinture où, frêle, chaque touche
Soit un sourire, prix d’efforts fervents et longs.
 
Le fond, ciel de septembre où le soleil se couche,
Serait de saphirs bleus, de rubis vermillons.
Ma palette serait l’aile des papillons
Et mes pinceaux des brins de huppe d’oiseau mouche.
 
Je graverais d’abord avec un diamant,
En traits fins, le sourcil, l’œil, la joue et l’oreille,
Conque rose écoutant mes vers malignement.
 
Puis la poussière d’or et de nacre, pareille
Aux éclairs de l’émail, au velours du pastel,
Teinterait ce portrait, pâle auprès du réel.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 6 novembre 2015 à 11h31

Bel oiseau magique
------------------------

Le bel oiseau magique, au plumage d’or blond,
Écoute les propos d’une invisible bouche ;
Il semble commenter les phrases qui le touchent
En poussant des soupirs, tantôt courts, tantôt longs.

Puis il prend son envol quand le soleil se couche ;
Il plane longuement dans le ciel vermillon,
Plus léger que ne sont jamais les papillons,
Plus subtil, plus vivant, plus fin qu’un oiseau-mouche.

Je le vois s’élancer dans le vent, vaillamment,
Tel un preux d’autrefois, un héros de roman,
J’entends sa belle voix qui charme mon oreille ;

Je ne me lasse pas de ce chantre irréel,
J’aime le crépuscule et ses tons de pastel,
Je pense qu’il est temps d’ouvrir une bouteille.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 27 août 2018 à 12h29

Ange photophore
---------------

Ce n’est point de l’Amour le petit ange blond ;
Il ouvre rarement son invisible bouche.
Chaque fois qu’il le fait, cependant, ça nous touche,
Ces étranges discours qui ne sont pas très longs.

Arborant deux flambeaux quand le soleil se couche,
Il salue les démons dans le ciel vermillon
(Il est vrai qu’à ses yeux, ce sont des papillons) ;
Il bénit le moustique, il dit bonsoir aux mouches.

Puis je le vois prier au temple, hardiment,
Sans pouvoir deviner quels sont ses sentiments,
Car le son de sa voix n’atteint pas mon oreille ;

Je ne sais que penser de cet ange irréel
Qui plane dans les airs en robe de pastel,
Je ressens près de lui une paix nonpareille.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 20 novembre 2020 à 14h36

Propos du serpent d’azur
----------

Je n’ai pas rencontré le prince aux cheveux blonds,
Je n’ai point vu le fruit qui met l’eau à la bouche ;
Or, quand on me les dit, ces histoires me touchent,
Ainsi que tes malheurs, petit soldat de plomb.

De cet arbre en Eden ne reste que la souche,
Les démons, tout autour, ont tracé leurs sillons ;
Je vois danser Lilith, devenue papillon,
Elle a choisi cela, plutôt qu’être une mouche.

D’une reine je fus le chevalier servant,
Avec qui je vécus des instants émouvants ;
Je me croyais alors au Pays des Merveilles.

Ce monde est éprouvant pour les simples mortels,
Abel fut massacré au pied de son autel ;
Le spectre de Caïn bien souvent se réveille.

[Lien vers ce commentaire]

Votre commentaire :
Nom : *
eMail : * *
Site Web :
Commentaire * :
pèRE des miséRablEs : *
* Information requise.   * Cette adresse ne sera pas publiée.
 


Mon florilège

(Tоuriste)

(Les textes et les auteurs que vous aurez notés apparaîtront dans cette zone.)

Compte lecteur

Se connecter

Créer un compte

Agora

Évаluations récеntes
☆ ☆ ☆ ☆ ☆

Τhаlу : L’Îlе lоintаinе

Τristаn L’Hеrmitе : Épitаphе d’un pеtit сhiеn

Lаmаrtinе : Lеs Étоilеs

Μаllаrmé : «Ρаrсе quе dе lа viаndе...»

Соrbièrе : À lа mémоirе dе Zulmа

Νаvаrrе : «Μоn sеul Sаuvеur, quе vоus pоurrаis-је dirе...»

Ρаul Νаpоléоn Rоinаrd

Vоltаirе : «Si vоus vоulеz quе ј’аimе еnсоrе...»

Τоulеt : Sоuffrаnсе

Glаtignу : Βаllаdе dеs Εnfаnts sаns sоuсi

☆ ☆ ☆ ☆

Glаtignу : Ρаrtiе dе саmpаgnе

Μаllаrmé : «Ρаrсе quе dе lа viаndе...»

Hеrvillу : À lа Lоusiаnе

Vеrlаinе : Βаllаdе еn l’hоnnеur dе Lоuisе Μiсhеl

Jаmmеs : Jе pаrlе dе Diеu

Vеrlаinе : L’Αubеrgе

Соppéе : «Lе Grаnd-Μоntrоugе еst lоin, еt lе dur сhаrrеtiеr...»

Rimbаud : «L’еnfаnt qui rаmаssа lеs bаllеs...»

Ρrivаt d’Αnglеmоnt : «Соmbiеn durеrоnt nоs аmоurs ?...»

Cоmmеntaires récеnts

De Сосhоnfuсius sur «Sur mеs vingt аns, pur d’оffеnsе еt dе viсе...» (Rоnsаrd)

De Jаdis sur Τаblеаu rurаl (Соppéе)

De Сосhоnfuсius sur «J’аimе lе vеrt lаuriеr, dоnt l’hivеr ni lа glасе...» (Jоdеllе)

De Gеоrgеs sur À lа mémоirе dе Zulmа (Соrbièrе)

De Сосhоnfuсius sur «Lе viеil prоvеrbе dit quе du mоinе еt du prêtrе...» (Sаblе)

De Guillеmеttе. sur «Lе bеаu Ρrintеmps n’а pоint tаnt dе fеuillаgеs vеrts...» (Lа Сеppèdе)

De Guillаumе sur Αbаndоnnéе (Lоrrаin)

De Lа Μusérаntе sur Hоmmаgе : «Lе silеnсе déјà funèbrе d’unе mоirе...» (Μаllаrmé)

De Сurаrе- sur Αdiеuх à lа pоésiе (Gаutiеr)

De Сurаrе- sur «J’еntrеvоуаis sоus un vêtеmеnt nоir...» (Μаgnу)

De Сurаrе- sur «Се соrps défiguré, bâti d’оs еt dе nеrfs...» (Sigоgnе)

De Jаdis sur «Viсtоriеusеmеnt fui lе suiсidе bеаu...» (Μаllаrmé)

De Gеоrgеs Lеmаîtrе sur «Lе sоir, аu соin du fеu, ј’аi pеnsé biеn dеs fоis...» (Соppéе)

De Jаdis sur Lе Vœu suprêmе (Lесоntе dе Lislе)

De Сhristiаn sur «J’еntrаis сhеz lе mаrсhаnd dе mеublеs, еt là, tristе...» (Νоuvеаu)

De Ρépé Hаsh sur «Сеpеndаnt qu’аu pаlаis dе prосès tu dеvisеs...» (Du Βеllау)

De Сurаrе_ sur Sоnnеt : «Quаnd је rеpоsеrаi dаns lа fоssе, trаnquillе...» (Gоudеаu)

De Vinсеnt sur Τоmbеаu du Ρоètе (Dеubеl)

De Xi’аn sur «Μоn âmе pаisiblе étаit pаrеillе аutrеfоis...» (Τоulеt)

De Сhristiаn sur Соntrе Ligurinus : «Τоut lе mоndе tе fuit...» (Dubоs)

De Vinсеnt sur «Un sоir, lе lоng dе l’еаu, еllе mаrсhаit pеnsivе...» (Durаnt dе lа Βеrgеriе)

Plus de commentaires...

Flux RSS...

Ce site

Présеntаtion

Acсuеil

À prоpos

Cоntact

Signaler une errеur

Un pеtit mоt ?

Sоutien

Fаirе un dоn

Librairiе pоétique en lignе