Lucie Delarue-Mardrus


Si tu viens


 
Si tu viens, je prendrai tes lèvres dès la porte,
Nous irons sans parler dans l’ombre et les coussins,
Je t’y ferai tomber, longue comme une morte,
Et, passionnément, je chercherai tes seins.
 
À travers ton bouquet de corsage, ma bouche
Prendra leur pointe nue et rose entre deux fleurs,
Et t’écoutant gémir du baiser qui les touche,
Je te désirerai, jusqu’aux pleurs, jusqu’aux pleurs !
 
— Or, les lèvres au sein, je veux que ma main droite
Fasse vibrer ton corps — instrument sans défaut — 
Que tout l’art de l’Amour inspiré de Sapho
Exalte cette chair sensible intime et moite.
 
Mais quand le difficile et terrible plaisir
Te cambrera, livrée, éperdument ouverte,
Puissè-je retenir l’élan fou du désir
Qui crispera mes doigts contre ton col inerte !
 

Commentaire (s)
Déposé par pich24 le 19 août 2017 à 17h48

Si tu viens

Si tu viens au seuil de ma porte
Je cacherai sous mes coussins
Un tableau de nature morte
Qu’un peintre fit avec desseins.

Entrez ! sortira de ma bouche,
Et muni d’un bouquet de fleurs
Je mettrai l’œuvre sur la touche
Puis t’ouvrirai les yeux en pleurs.

Alors, en tendant la main droite
Que tu saisiras par défaut(s),
Tu penseras : qu’il a l’air faux
Cet homme sec à la main moite !

Je mentirai sur le plaisir
De notre liaison ouverte
Car, pour toi, brûle mon désir
Moins que pour ma maîtresse inerte.

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Déposé par Jadis le 1er juin 2022 à 09h58


Trois fois rien
------------------

Les tiges ont perdu leurs pétales. Qu’importe ?
Le vase ne cadrait pas avec mon dessin.
Le lent souffle des jours en secret les emporte,
Un accord indécis parcourt le clavecin.

Les roses du jardin ne me sont pas farouches,
J’ai longuement appris le langage des fleurs —
Butinant leur nectar, pareil à l’oiseau-mouche,
Regrettant que mon vol manque parfois d’ampleur.

J’ai tenté d’ajuster mes rimes maladroites :
Mes sonnets sont douteux, et mes vers sonnent faux.
J’ai affronté le Verbe, et peiné, car il faut
Bien des fatigues pour franchir la porte étroite.

Mais il est quelque part d’autres fleurs à saisir,
Il est d’autres pays, et d’autres découvertes.
Regarde, tends la main, tu n’auras qu’à choisir :
Le vent d’été fredonne, et la colline est verte.

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Déposé par Curare- le 1er juin 2022 à 21h47



J’ai lavé mon chagrin . . Poète es-tu sincère ?
J’ai banni les humains à errer dans cette aire
Je préfère esquiver cet espoir incongru____

’J’ai longuement appris le langage des fleurs —’

Si vous avez élaboré 1 dictionnaire comme celui du Cacique je suis preneuse . .

lien : https://dictionnaireducacique.wordpress.com/?fbclid=IwAR2r9hMKm2ZplJp_V7uacGbRy1eNCcHV7dxebCn9JCS2WVUpIVCoceef4JY

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Jadis le 2 juin 2022 à 07h18

Non, pas de dictionnaire en vue pour l’instant... En revanche, une pause salutaire s’annonce, pour calmer mes méninges surmenées - et profiter un peu des fleurs, des colibris et de la bière bien fraîche.

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