C’est février, le mois des chattes et du givre
Dans les ténèbres. Tu reviens. Je vais revivre.
C’est toi. Je ne sais plus si j’ai pleuré. C’est toi.
Et tous les rossignols gazouillent sous mon toit.
C’est toi. Voici un an que tu n’es revenue
Dans cette chambre où tu as dansé toute nue
En ouvrant ton ombrelle afin de ne pas voir
Ton corps souple se refléter dans le miroir.
Tu t’en allas. Le soir, j’alignais des distiques
Mélancoliques. Souvenirs, vol de moustiques !
C’est toi. Je veux chanter ton rire et février,
Et piquer un lilas sur le calendrier.
Le Poème des chimères étranglées, 1921
Commentaire (s)
Déposé par Jadis le 5 février 2022 à 14h00
J’étais bien loin, levant mon lorgnon de mes livres,
De me douter alors de ce qui allait suivre.
Car, bien que vieux garçon pacifique et courtois,
Chaque jour je sursaute à tes cris de putois ;
Et je constate comme, à ma déconvenue,
Tu sèmes sur tes pas, sans nulle retenue,
Une pagaille qu’on a peine à concevoir.
Même, tu viens fourrer ton nez dans mes tiroirs :
Quel manque de respect, quel toupet fantastique !
Quel mépris affiché des vertus domestiques !
Faute d’un abri sûr et mieux approprié,
J’ai planqué mon pognon au fond du sucrier.