Ô vous qui par le bout du nez me conduisîtes,
Je vous rencontrerai parfois dans les visites.
Nous nous ferons un grand salut ; puis vous direz :
« Le temps est beau. » Je répondrai : « Les soirs sont frais. »
Que ces phrases, Seigneur, seront intéressantes !
Mais le passé battra des ailes dans les sentes
Où nos rêves fuiront sous le soir odorant...
Et tous deux nous prendrons un air indifférent.
Petits poèmes, 1910
Commentaire (s)
Déposé par Jadis le 22 février 2022 à 18h27
Les chemins vicinaux par lesquels on transite
Sont si aventureux que parfois l’on hésite,
Surtout quand on est mûr, bien raide déchiré,
Bourré comme une vache, et au fond pas très frais.
Je sentais que l’épreuve allait être oppressante (1)
Mais baste ! En me signant, j’entamai la descente
Du sombre Puy de Dôme, hagard, et implorant
Les mânes de l’Auvergne et de Clermont-Ferrand.
(1) Ça ne rentrait pas dans le moule, mais je précise quand même (pour l’assureur) :
« Malgré les freins tout neufs de ma caisse récente ».