Maurice Donnay

Contes, fantaisies, poésies, théâtre de Maurice Donnay, 1911


Orientale


 
Je suis venu, pâle étranger,
Dans la ville blanche d’Alger,
Mais j’eus tort de me déranger,
 
Les cigarettes parfumées,
Ni les pastilles consumées,
Ne m’ont embelli les almées.
 
Moukères aux amples falzards
Et pacotilles de bazars
Eurent le prévu des hasards.
 
Une vierge peinte à la fresque,
En pleine façade mauresque,
M’a donné le mal de mer — presque.
 
Ni les Arbis aux blancs burnous,
Qui ressemblent à des nounous
(Saint Fromentin, priez pour nous !),
 
Ni devant d’étranges chambrées,
Certaines postures cambrées
De Fatmas aux gorges ambrées
 
Ne me reflétèrent jamais
L’Orient conté que j’aimais,
Hélas ! et plus d’une fois, mes
 
Illusions s’en sont allées
Au vent des paroles parlées
Par d’aucunes femmes voilées.
 
Un matin, pour chasser l’ennui,
Sitôt que le soleil a lui,
Vers les champs je me suis enfui.
 
Les palmiers aux feuilles en lattes
Avaient, dans les campagnes plates
Perdu la mémoire des dattes.
 
En passant sous les bananiers,
Les bananes, maigres âniers,
Ne pleuvaient pas dans vos paniers.
 
Et j’ai dit alors à mon hôte :
« Ô Sidi, ta sagesse est haute,
Et pour sûr ce n’est pas ta faute ;
 
« Mais je ne vois pas les lions...
Or, j’entre en des rébellions ;
C’est les lions que nous voulions !
 
« Où donc est le désert aride ?
Où donc est le soleil torride
Et le ciel bleu que rien ne ride ?
 
« Où trouve-t-on ça, dis, Sidi ? »
Et, grave, le Sidi m’a dit :
« On trouve ça dans le Midi. »
 
Frère, par ta bouche vermeille,
Oui, c’est Allah qui me conseille :
Je vais retourner vers Marseille.
 

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