Claude d’Esternod

(1592-ca. 1640)

 

 

Claude d’Esternod


L’ambition de certains courtisans nouveaux venus


 
De tant de cavaliers qui vont avec des bottes
À faute de souliers, et non faute de crottes ;
De tant qui vont de pied à faute de chevaux.
(Cavaliers, postillons, n’ont faute d’animaux) :
Les plus sots sont ceux-là qui se vantent sans cesse
De leurs extractions, sans argent, ni noblesse ;
Qui présument, bouffis de magnanimité,
Faire jambes de bois à la nécessité ;
Pauvres et glorieux, veulent pousser fortune
À contre-fil du ciel, qui leur porte rancune ;
Font la morgue au destin, et, chétifs obstinés,
Fourrent jusqu’au retrait leurs satiriques nez.
Ils font les Rodomonts, les Rogers, les bravaches,
Ils arboriseront quatre ou cinq cents panaches
Au faîte sourcilleux d’un chapeau de cocu,
Et n’ont pas dans la poche un demi quart d’écu.
Monsieur, vous plairait-il me payer? Il replique :
Je n’ai point de monnaie, au courtaud de boutique ;
Puis, pompeux, se braguant avecques majesté,
Dira à son valet : Suis-je pas bien botté ?
Fraisé comme Médor, n’ai-je pas bonne grâce ?
C’est mon, dit le laquais, mais garde la besace,
De gripper la fortune assez vous essayez ;
Mais tandis les marchands veulent être payés,
Et n’y a dans Paris tel courtaud de boutique
Qui, vous voyant passer, ne vous face la nique,
Et ne désire bien que tous les courtisans
Fussent aussi taillés comme les paysans,
Qui, taillables des grands, n’ont point d’autres querelles
Que tailles et qu’impôts, que guets et que gabelles.
L’on ne fait rien pour rien, et pour l’odeur du gain
Le manœuvre subtil prend l’outil en la main.
Mais vous, guêpes de cour, gloutonnes sans pareilles,
Vous mangez le travail et le miel des abeilles,
Et ne ruchez jamais, ni d’été ni d’hiver.
Quand ils sont attachés à leurs pièces de fer,
Et qu’ils ont au côsté (comme un pédant sa verge)
Joyeuse, Durandal, Hauteclaire et Flamberge,
Ils présument qu’ils sont tombés de Paradis,
Ils pissent les ducats pour les maravédis ;
Les simulacres vains des faux dieux de la Chine
Ne s’oseraient frotter contre leur étamine,
Et Maugis, le sorcier, prince des Sarrazins,
Ni le fameux Nembroth, n’est pas de leurs cousins ;
Bragardants en courtaud de cinq cent richetales,
Gringottants leur satin comme ânes leurs cimbales,
Piolés, riolés, fraisés, satinisés,
Veloutés, damassés et armoisinisés,
Relevant la moustache à coup de mousquetade,
Vont menaçant le ciel d’une prompte escalade,
Et de bouleverser, cracque ! dans un moment
Arctos, et Antarctos, et tout le firmament.
 
La maison de Cécrops, d’Attée, de Tantale,
Champignons d’une nuit, leur noblesse n’égale;
Ils sont, en ligne oblique, issus de l’arc-en-ciel,
Leur bouche est l’alambic par où coule le miel ;
Leurs discours nectarés sont sacro-saints oracles,
Et, demi-dieux çà-bas, ne font que des miracles.
Mais un lion plus tôt me sortirait du cul
Que de leur vaine bourse un misérable écu ;
Ils blasphèment plus gros dans une hôtellerie
Que le tonnerre affreux de quelque artillerie :
Chardious ! morbious ! de po cab-de-bious !
Est-ce là apprêté honnêtement pour nous ?
Torchez cette vaisselle, ôtez ce sale linge,
Il ne vaut seulement pour attifer un singe.
Fi, ce pain de Gonès ! apportez du mollet,
Grillez cet haut-côté. Sus, à boire ! valet ;
Donne-moi ce chapon au valet de l’étable,
Car c’est un Durandal, il est plus dur qu’un diable,
C’est quelque crocodil ! tau, tau ! pille, levrier ;
Que ce coq d’Inde est flac ! va dire au cuisinier
S’il se dupe de nous, s’il sait point qui nous sommes,
Et lui dis si l’on traite ainsi les gentilshommes.
L’hôte, qui ne connait qu’énigme au tafetas :
« Gentilhomme ! Monsieur ! je ne le savais pas.
Et, quand vous seriez tel, c’est assez bonne chère,
Monsieur. Que Dieu pardoin à feu votre grand-père,
Il était bon marchand ; j’achetai du tabit
Du pauvre sire Jean pour me faire un habit.
Il m’invita chez lui à curer la mâchoire ;
Mais là le cuisinier n’empêchait sa lardoire,
N’ayant albotté que trois pieds de moutons,
Et fallait au sortir payer demi têton.
L’on n’y regarde plus, soit sot ou gentil homme,
Massette de Régnier, on prend garde à la somme :
Car, selon que l’on frippe on paye le gibier,
Le noble tout autant que le plus roturier.
Quand c’est semblable laine, autant vert comme jaune.
Ainsi bien maniait votre grand-père l’aune. »
 
À vrai dire, ces fats sont quelquefois issus
D’un éperon, d’un lard, d’un ventre de merlus,
D’un clystère à bouchon, d’un soulier sans semelle,
D’une chausse à trois plis, d’un cheval, d’une selle,
D’un fripier, d’un grateur de papier mal écrit,
D’un moine defroqué, d’un Juif, d’un Antéchrist,
D’un procureur crotté, d’un pêcheur d’écrevisse,
D’un sergent, d’un bourreau, d’un maroufle, d’un Suisse,
Et cependant ils font les beaux, les damerets,
Et ne pourraient fournir pour deux harengs saurets.
Mais lisez vos papiers, vos pancartes, vos titres,
Et vous vous trouverez tous issus de bélîtres,
Mille fois plus petits encor que des cirons
Et plus nouveaux venus que jeunes potirons ;
Qu’il vous faut humer frais comme l’huitre en écaille,
Et que votre maison n’est pas une antiquaille.
Venons sur memento nous sommes tous cinis,
Mais d’un reverteris gardez d’être punis.
Qui fait plus qu’il ne peut au monde de dépense,
Il a plus qu’il ne veut au monde d’indulgence.
Pour amortir l’orgueil de mille vanités,
Considérons jadis quels nous avons été,
Et, faisant à nature une amende honorable,
Dis, superbe : J’étais vilain au préalable
Que d’être gentilhomme ; et, puisque de vilain
Je me suis anobli du jour au lendemain,
Du jour au lendemain je peux changer de titre
Et de petit seigneur devenir grand bélître,
Et en siècle d’airain changer le siècle d’or,
Et devenir soudain de consule rhetor.
J’ai vu des pins fort hauts élever leurs perruques
Par sus le front d’Iris, et tout d’un coup caduques,
Arrangés sur la terre, et ne servir qu’au deuil
D’un cadavre puant pour faire son cercueil ;
J’ai vu de Pharaon les pompeux exercites
Et contre Josué les fiers Amalécites
Gripper, triper, friper ; et après un combat
Je passe derechef, et ecce non erat.
Sur la flottante mer je voyais un navire
Qui menaçait la terre et les cieux de son ire ;
Mais, tout soudain rompant le cordage et le mât,
Je cherche mon navire, et ecce non erat.
J’ai vu ce que j’ai vu, une rase campagne
Enceinte devenue ainsi qu’une montagne,
Qui pour mille géants n’enfanta qu’un seul rat ;
Où est-il ? je regarde, et ecce non erat.
Bref que n’ai-je pas vu, que ne contemplè-je ores ?
Et avant que mourir que ne verrai-je encores ?
Le monde est un théâtre où sont représentés
Mille diversités de fous et d’éventés.
 
Ô constante inconstance ! ô légère fortune !
Qui donne à l’un un œuf, et à l’autre une prune ;
Qui fait d’un charpentier un brave maréchal,
Et qui fait galoper les ânes à cheval ;
Qui fait que les palais deviennent des tavernes,
Qui, sans miracles, fait que vessies sont lanternes ;
Qui fait que d’un vieux gant, les dames de Paris
Font des godemichés, à faute de maris ;
Que le sceptre d’un roi se fait d’un mercier l’aune,
Que le blanc devient noir et que le noir est jaune ;
Qui change quelquefois les bonnets d’arlequins
Aux couronnes des grands et les grands en coquins,
Les marottes en sceptre, en tripes les andouilles,
Les chaperons en houppe, en glaives les quenouilles,
Le rôti en bouilli, une fille en garçon,
La loutre en bon castor et la buse en faucon !
 
Je suis, sans y penser, des stoïques écoles ;
Je crois ce que disaient ces savants Picrocoles,
Qui, sans hypothéquer cinq-cent pieds de mouton
Où l’on n’en voit que quatre, arrêtés au fatum,
Disaient de toute chose : Ainsi plaît à Fortune !
Que si quelqu’un gardait les brebis à la lune,
Pendillant tout ainsi qu’un bordin vermoulu,
Ils repliquaient : Ainsi Fortune l’a voulu.
Si d’autres ils sentaient de qualité fort basse
Élever jusqu’au ciel leur grand bec de bécasse,
Ils disaient, en voyant tout Crésus dissolu :
Que voulez-vous ? Ainsi Fortune l’a voulu,
Donnant comme elle veut à chacun sa chacune,
Car tel ne cherche rien qui rencontre Fortune,
Et souvent c’est à ceux qui ne la cherchent pas
Qu’elle fait les doux yeux de ses doubles ducats.
 
Ha ! que si l’alchimie avait dans sa cabale
Cette pierre trouvé, qu’on dit philosophale,
Les doctes porteraient jusques au ciel leur nez,
Et chimistes, sans plus, se diraient fortunés ;
De Fortune ici-bas l’on ne parlerait mie,
Ceux là seuls seraient grands qui sauraient l’alchimie.
Vous ne verriez alors tant de doctes esprits
Bottez jusqu’au genouil des crottes de Paris,
Mal peignés, deschirés, le soulier en pantoufle,
Les mules aux talons, n’ayant rien que le souffle,
Et, le fouet en la main, pauvres predestinés,
Recouvrer au Landy deux quarts d’écus rognés,
Pour se traiter le corps le long d’une semaine,
Sans argent ni faveur parvenir de cent ans ?
Pensez-vous, sans argent, noblesse ni doctrine,
Obtenir des états pour votre bonne mine ?
Que, pour friser, porter belle barbe au menton,
Un banquier vous voulut prêter demi-têton ?
Vous êtes de grands sots si de ces ombres vaines
Vous allez repaissant vos travaux et vos peines.
Pour faire rien de rien, il faudrait être Dieu ;
Mais vous n’avez argent, ni savoir, ni bon lieu.
Tu viens accompagné des neuf muses d’Homère,
Mais tu n’apportes rien : rien l’on ne te revère :
Tu n’es qu’un Triboulet, et quand et quand pour lors
Avecques tes neuf sœurs tu sortiras dehors.
Dieu d’amour peut beaucoup, mais monnaie est plus forte ;
L’argent est toujours bon, de quelque lieu qu’il sorte.
N’espérez seulement un état de sergent,
Si, pour vous faire tel, vous n’avez de l’argent ;
Si quartier chez le roi votre bon heur recouvre,
Sera au Châtelet plutôt que dans le Louvre ;
Alors vous ne vivrez, n’ayant pas le dequoi
De vous entretenir, sinon du pain du roi :
Là vous n’aurez besoin de chevaux ni de guides.
Exempts de guets, d’impôts, de tailles et subsides.
Tous ces esprits falots, bouffis comme ballons,
Qui veulent être grands de simples pantalons,
Qui le fient de porc veulent nommer civette,
Et faire un brodequin d’une simple brayette ;
Qui de l’éclat d’un pet veulent peser un cas,
Et d’un maravedis faire mille ducats ;
Tous ces dresseurs d’espoirs, ces fous imaginaires,
Ces courtisans parés comme reliquiaires,
Ces fraisés, ces Médors, ces petits Adonis,
Qui portent les rabats bien froncés, bien unis ;
Ces fils gauderonnés, d’un patar la douzaine,
Voyent presque toujours leur espérance vaine ;
Que celle qu’enfantant se promet un géant
Ne produira sinon du fumier tout puant,
Lequel, pour tout guerdon, donnera la repue
À quelque nez camard qui jà en éternue.
Avecques leurs espoirs les courtisans sont fous ;
Que bienheureux sont ceux lesquels plantent des choux !
Car ils ont l’un des pieds, dit Rabelais, en terre,
Et l’autre en même temps ne s’éloigne de guière ;
Il n’est que le plancher des vaches et des bœufs ;
J’aime mieux qu’un hareng une douzaine d’œufs,
Et je m’aimerais mieux passer de molue fraîche
Que d’hasarder mon corps à pratiquer la pêche.
Ôtez-moy cet espoir ; car je n’espère rien
Que d’être un pauvre Job, sans secours et sans bien ;
Que fortune toujours, qui de travers m’aguette,
Ne me voudra jamais baiser à la pincette,
Et je mourrai plustôt sur un fumier mauvais
Que dans quelque cuisine ou dans quelque palais.
Vous diriez que je suis un baudet et un âne
D’attaquer de brocards la secte courtisane,
Vu même que je vais, il y a plus d’un an,
Botté, éperonné, ainsi qu’un courtisan ;
Que c’est être ignorant, avoir l’âme peu caute,
Que reprendre l’autrui et ne voir pas sa faute :
Car de la sapience et le don et l’arrêt,
C’est connaître son cœur et savoir qui l’on est ;
Il faut avant l’autrui soi-même se connaître,
Et, comme Lamia, nous ne devons pas être
Des taupes dans chez nous et des lynx chez l’autrui,
De peur qu’au charlatan qui ouvre son estui
Pour panser l’empêché, et lui-même à la perte,
L’on ne dise : Monsieur, vous n’êtes qu’une bête ;
Avant que de donner aux autres guérison,
Monsieur le charlatan, medica te ipsum.
Il est vrai, par ma foi, j’ai suivi cette vie,
Mais en après, Messieurs, je n’en ai plus d’envie ;
J’ai franchi ce fossé, et, en sortant du lieu,
Je n’ai pas oublié même à leur dire à Dieu
Comme fit à Marot le valet de Gascogne.
Mais vous quittez la cour et venez en Bourgogne ;
Sans adieu. Autrement, vos créanciers maris
Pour être satisfaits vous rendraient à Saint-Prix.
 

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Photo d'après : Hans Stieglitz