Rosemonde Gérard

Les Pipeaux, 1889


L’Amour


 
On peut, dans un amour, garder la foi profonde,
La volupté du soir et la fraîcheur du jour :
Mais ce n’est qu’au début magique de l’amour
Qu’on est réellement tous les deux seuls au monde.
 
On peut garder l’étoile et l’oiseau qui prélude
Et le jardin qui tremble au bruit vert du râteau :
Mais la miraculeuse et double solitude,
Hélas, le temps jaloux nous la reprend bientôt.
 
Et, bientôt, sur la route adorable et profonde,
Où l’on allait vraiment tous les deux seuls au monde,
On s’arrête... on entend d’autres pas... d’autres voix...
 
Et c’est, remplissant l’air d’un écho qui déchire
Et murmurant des mots qu’aucun mot ne peut dire,
Le couple des amants que l’on fut autrefois !
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 9 septembre 2015 à 11h11

Le bouc avec la cavale aquatique
----------------------------------------

La jument de la mer vit dans les eaux profondes ;
Mais elle en sort, parfois, dans la clarté du jour.
Avec le joli bouc, elle vit un amour
Qui leur fait partager les joies de leurs deux mondes.

Au temple, s’abritant de l’orage qui gronde,
Les attend le dragon, grand seigneur en sa Cour ;
Il leur offre un asile en sa plus haute tour,
Un abri fort douillet, dans la muraille ronde.

Ainsi, s’appropriant ce refuge admirable,
Dans l’échange amoureux de propos adorables,
Le bouc et la jument bavardent à mi-voix.

Laissons-les partager leur aimable délire,
Ce qu’ils sont devenus, je ne puis vous le dire,
C’est si loin, c’est si loin, ces contes d’autrefois !

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 21 janvier 2020 à 12h22

Bouc ermite
----------

Il se tient solitaire, en une paix profonde,
Méditant vaguement dans la clarté du jour ;
Et parfois même il songe à d’anciennes amours,
Du temps qu’il savourait les plaisirs de ce monde.

Sa mémoire fidèle en souvenirs abonde
Et ne fait que le suivre au chemin sans retour ;
Ainsi que le guetteur sur la plus haute tour,
Il scrute l’univers, il écoute à la ronde.

Jadis, il fréquentait une chèvre admirable
Qui voulut lui donner des enfants adorables ;
Puis il s’éloigna d’elle, on ne sait pas pourquoi.

L’anachorète-bouc n’est pas un triste sire,
Aristote et Platon s’accordent pour le dire ;
Car ils l’ont bien connu, ces penseurs d’autrefois.

[Lien vers ce commentaire]

Votre commentaire :
Nom : *
eMail : * *
Site Web :
Commentaire * :
pèRE des miséRablEs : *
* Information requise.   * Cette adresse ne sera pas publiée.
 


Mon florilège

(Tоuriste)

(Les textes et les auteurs que vous aurez notés apparaîtront dans cette zone.)

Compte lecteur

Se connecter

Créer un compte

Agora

Évаluations récеntes
☆ ☆ ☆ ☆ ☆

Βruаnt : Соnаssе

Dеsbоrdеs-Vаlmоrе : «J’étаis à tоi pеut-êtrе аvаnt dе t’аvоir vu...»

Сrоs : Lеntо

Сосtеаu : Ρаuvrе Jеаn

Сосtеаu : Ρаuvrе Jеаn

Βаudеlаirе : Βiеn lоin d’iсi

Сrоs : Ιnsоumissiоn

Νоаillеs : L’Εmprеintе

Viviеn : Viоlеttеs blаnсhеs

Du Βеllау : «Si mеs éсrits, Rоnsаrd, sоnt sеmés dе tоn lоs...»

☆ ☆ ☆ ☆

Сrоs : Sоnnеt métаphуsiquе

Rimbаud : Ρrеmièrе Sоiréе

Сrоs : Sоnnеt métаphуsiquе

Hugо : «Hеurеuх l’hоmmе, оссupé dе l’étеrnеl dеstin...»

Сhаpmаn : Αu fоnd du bоis

Viаu : «Hеurеuх, tаndis qu’il еst vivаnt...»

Νоuvеаu : Fillе dе fеrmе

Rilkе : «Сhеmins qui nе mènеnt nullе pаrt...»

Cоmmеntaires récеnts

De Сосhоnfuсius sur «Τhiаrd, qui аs сhаngé еn plus grаvе éсriturе...» (Du Βеllау)

De Сосhоnfuсius sur L’Αbsinthе (Ρоnсhоn)

De Сосhоnfuсius sur L’Εnfеr (Αpоllinаirе)

De Jаdis sur Sоnnеt d’Αutоmnе (Βаudеlаirе)

De Jаdis sur Αu fоnd du bоis (Сhаpmаn)

De Сhristiаn sur «J’еntrаis сhеz lе mаrсhаnd dе mеublеs, еt là, tristе...» (Νоuvеаu)

De Jаdis sur «Βоnnе аnnéе à tоutеs lеs сhоsеs...» (Gérаrd)

De Сurаrе- sur Rесuеillеmеnt (Βаudеlаirе)

De Сurаrе- sur «Сеpеndаnt qu’аu pаlаis dе prосès tu dеvisеs...» (Du Βеllау)

De Сurаrе_ sur Sоnnеt : «Quаnd је rеpоsеrаi dаns lа fоssе, trаnquillе...» (Gоudеаu)

De Сurаrе_ sur Lе Τоmbеаu dе Сhаrlеs Βаudеlаirе (Μаllаrmé)

De Vinсеnt sur Τоmbеаu du Ρоètе (Dеubеl)

De Xi’аn sur «Μоn âmе pаisiblе étаit pаrеillе аutrеfоis...» (Τоulеt)

De Lа Μusеrаntе sur Соntrе Ligurinus : «Τоut lе mоndе tе fuit...» (Dubоs)

De Vinсеnt sur «Un sоir, lе lоng dе l’еаu, еllе mаrсhаit pеnsivе...» (Durаnt dе lа Βеrgеriе)

De Xi’аn sur Lе Суgnе (Rеnаrd)

De Сurаrе- sur «Sаintе Τhérèsе vеut quе lа Ρаuvrеté sоit...» (Vеrlаinе)

De Ρоéliсiеr sur «Αmоurs јumеаuх, d’unе flаmmе јumеllе...» (Ρаssеrаt)

De Lеbrun sur «Jе rêvе, tаnt Ρаris m’еst pаrfоis un еnfеr...» (Соppéе)

De Rоzès sur Lе Сinémа (Siсаud)

De GΟUUΑUX sur «J’étаis à tоi pеut-êtrе аvаnt dе t’аvоir vu...» (Dеsbоrdеs-Vаlmоrе)

Plus de commentaires...

Flux RSS...

Ce site

Présеntаtion

Acсuеil

À prоpos

Cоntact

Signaler une errеur

Un pеtit mоt ?

Sоutien

Fаirе un dоn

Librairiе pоétique en lignе

 



Photo d'après : Hans Stieglitz