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Le Laboratoire central, 1921
Gentil Quimper, le nid de mon enfance
De lierre, ormeaux, roches tout tapissé,
Vois ce, d’un tendre amour, qu’à ta face
J’offre ! un miroir de hêtre et de houx.
Hêtre et houx cachant nos jeux de courses
Par intervalle dans l’étroite vallée !
Ayant confié le cartable à la mousse
Avec les compagnons j’ai folâtré.
Mère ou servante, le dos à la feuillée
Brodait, cousait ou ravaudait les bas
Sans craindre trop la pente ravinée
Car les quinconces protégeaient nos faux pas.
Du haut en bas ce n’était que feuillage
Piécettes d’ombre et pièces de soleil
Sur une haie c’est du linge qui flotte
Troupeau gardé par la vieille au bâton
Nous, lévriers de la terre moussue
Nous poursuivions dans les couloirs de hêtres
Blancs, hérissés parfois d’éventails de rameaux
En bas, l’Odet aux ponts de fer multiples
Se gargarise interminablement.
Sur le disque éclatant de l’Odet élargi
J’aimais apercevoir entre les doigts des arbres
Les joues du grand voiliers dorées par le soleil
Tandis que sous nos pieds s’élançant des broussailles
Les trois-mâts fins et lourds faisaient songer à Dieu.
J’écris nos deux clochers en lettres majuscules
Fleuries, enrubannées, pleines de cris d’oiseaux
L’escalier de la tour au milieu des coquilles
Des blancs, des nuits, des coins et des coups d’air soudains
C’était comme paraphe ! Avec des Parisiens
Nous avons effrayé vos poutres, grandes orgues !
Jésus habite en bas. C’est une tiare
Le haut, le phare que les archanges
Tiennent depuis des siècles et des siècles à deux mains
On tolère la canne et le pied des humains
Or le vallon serait un clocher à l’envers
Sans les gros marronniers et vingt-cinq ponts de fer.

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 27 mai 2017 à 16h32Oiseau-patriarche
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Devenu vieux, l’oiseau vit son enfance,
Il prend refuge en son propre passé ;
Les tendres liens ne sont pas tous cassés,
Il garde amour de son ancienne France.
France est maison, Armorique est errance,
De Celtes sont souvenirs entassés ;
Un jour d’école, on le croit effacé,
Il en revient à Quimper souvenance.
Mère ou servante, une dame bretonne
Me dit toujours des contes qui m’étonnent,
Sans craindre trop la noirceur de l’oubli.
Le centre ville est orné de quinconces,
Dans les faubourgs, c’est la terre des ronces,
Ce monde est juste, il n’a pas un faux pli. [Lien vers ce commentaire] Déposé par Cochonfucius le 18 février 2019 à 12h21Cloches de jadis et de naguère
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Sonnez pour moi, cloches de mon enfance ;
Car votre son, comme dans le passé,
Peut rétablir les liens qui sont cassés...
Vous l’avez fait, dans plusieurs coins de France.
Sonnez pour moi, cloches de mon errance,
De mes écrits, des livres entassés ;
Un jour d’école, il n’est pas effacé,
De nos leçons nous avons souvenance.
J’entends sonner une cloche bretonne,
C’est élégant, c’est un son qui m’étonne,
J’entends sonner la cloche de l’oubli.
En traversant la place des Quinconces,
Je me souviens des chemins pleins de ronces
Qui, pour toujours, de douceur sont emplis. [Lien vers ce commentaire]
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