Jean de La Ceppède


Marie-Madeleine au Tombeau


 
Elle exprimait encor la cause douloureuse
De ses pleurs, quand elle oit un petit bruit léger
À son dos ; et soudain cette aveugle amoureuse
Se tourne et voit le Christ, mais c’est comme étranger.
 
« Ô femme, lui dit-il, quel deuil te peut ranger
À tant et tant de pleurs ? Que cherches-tu, pleureuse ?
— Ah, dit-elle, Seigneur, si ta main valeureuse
A mon Christ enlevé, où l’as-tu pu loger ?
 
« Dis-le moi promptement ; j’irai, j’irai le prendre. »
Mais à qui penses-tu cette réponse rendre,
Ô Marie ? Tu crois le Christ un jardinier ?
 
Voire, il planta l’Éden. Il sème, il rend fertile
Ton cœur de ses vertus, et d’un soin matinier
L’arrose des liqueurs que sa grâce distille.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 6 février 2013 à 17h31

Quand Marie-Madeleine a vu l’homme au jardin,
Inconnu, semble-t-il ; et le sépulcre vide,
Dans ces temps qui avaient cessé d’être limpides,
L’air lui parut plus froid dans le froid du matin.

Puis elle a reconnu le doux visage humain
Qu’avait défiguré le supplice homicide.
Alors qu’elle esquissait un geste fort timide,
Elle entendit ces mots : « N’approche pas ta main ».

Que répondre à cela, rien, selon l’Ecriture,
Le Christ avec douceur dit des paroles dures,
Du Père il accomplit l’auguste volonté.

Elle caresse alors, de son regard modeste,
L’homme qui appartient au royaume céleste
Où dans quarante jours il devra remonter.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 27 mai 2021 à 13h18

Sépulcre pyramidal
-------------

Ce tombeau commémore une mort ténébreuse,
Beaucoup de survivants évitent d’y songer ;
Ils n’approchent jamais la pyramide ombreuse
Où repose ce mort qui leur fut étranger.

Son âme en inframonde est peut-être en danger,
Qui pendant ses beaux jours fut trop aventureuse ;
Sans force désormais sont ces mains valeureuses,
En ce coeur nul amour ne se peut plus loger.

Il  n’est plus temps de rire, il n’est plus temps d’apprendre,
Ton labeur est fini, tu peux devenir cendre,
Tes plantes choisiront un autre jardinier.

Ce cerveau qui jadis fut en ruses fertile,
Cet esprit qui jamais ne devint routinier,
En parler aujourd’hui serait assez futile.

[Lien vers ce commentaire]

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