Le feu brûlant, où la torche allumée
Perd sa lueur aux rayons du Soleil :
Et mon amour qui n’a point de pareil,
Tout autre amour fait couler en fumée.
Voilà pourquoi mon âme accoutumée
À ressentir les éclairs d’un bel œil,
Vit au milieu d’un brasier nonpareil :
Opiniâtre à se voir consumée.
Ni la rigueur des mois plus froidureux,
Ni la saison des mois plus verdureux,
Ni leur fraîcheur, ne me sauraient éprendre.
Tel que je suis, je dure en mon ardeur :
Ou pour mieux dire, étouffant ma froideur,
Amour me change en une Salamandre.
La Marguerite
Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 16 novembre 2017 à 11h55
Ambisalamandre
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Sa demeure est une flamme allumée ;
Quant à son coeur, c’est un petit soleil :
Et son esprit qui n’a point de pareil
Au long du jour peut brûler sans fumée.
Voilà pourquoi son âme accoutumée
À rayonner, même dans son sommeil,
Vit au milieu du brasier de l’éveil ;
Elle a plaisir à se voir consumée.
Le quotidien, pour elle, est savoureux ;
Que lui importe un hiver rigoureux ?
D’un radiateur, elle ne peut s’éprendre.
Cet animal qui dure en son ardeur
Et qui ne peut montrer nulle froideur,
C’est mon amie, c’est l’ambisalamandre.