Étienne de La Boétie



Ce jourd’hui, du soleil la chaleur altérée
A jauni le long poil de la belle Cérès ;
Ores, il se retire ; et nous gagnons le frais,
Ma Marguerite et moi, de la douce soirée.
 
Nous traçons dans les bois quelque voie égarée ;
Amour marche devant, et nous marchons après ;
Si le vert ne nous plaît des épaisses forêts,
Nous descendons pour voir la couleur de la prée.
 
Nous vivons francs d’émoi, et n’avons point souci
Des rois, ni de la cour, ni des villes aussi.
Ô Médoc, mon pays solitaire et sauvage,
 
Il n’est point de pays plus plaisant à mes yeux :
Tu es au bout du monde, et je t’en aime mieux :
Nous savons après tous les malheurs de notre âge.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 9 juillet 2013 à 10h01

Ne sois, muse d’Étienne, oncques trop altérée ;
Le barde t’offrira de son meilleur vin frais,
Si tu vas le rejoindre en un endroit discret
Pour passer, en amis, une longue soirée.

N’aie nulle peur de lui, ne sois point égarée :
Étienne est un bon gars, bien que sans grands apprêts.
Il aime se tenir à l’ombre des forêts,
Ou dans une prairie bellement arborée.

Si tu vis avec lui, tu vivras sans souci,
Tu auras de la viande et du dessert aussi,
Ainsi que la primeur de sonnets bien sauvages.

Que le poète, donc, trouve grâce à tes yeux ;
Comme franc compagnon, c’est ce qu’on fait de mieux,
Lui qui est à présent dans la fleur de son âge.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 28 mai 2020 à 12h50

Piaf-Canicule
---------


La voix d’un tel oiseau n’est jamais altérée,
Il sait l’entretenir avec du vin bien frais ;
On l’entend rarement, c’est un être discret,
Sauf s’il a décidé d’animer la soirée.

Son âme par le vin ne fut point égarée,
Autour de sa personne, il ne fait pas d’apprêts;
Il parcourt en été les antiques forêts,
Ou, plus modestement, une friche arborée.

Ce rhapsode amateur s’épargne les soucis,
Aimant lire des vers et de la prose aussi ;
Vous ne le prendrez point pour un canard sauvage.

Dès le lever du jour, le monde est dans ses yeux,
L’éternelle splendeur de la terre et des cieux ;
Il aime l’univers, cet oiseau d’un autre âge.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 16 août 2024 à 11h34

Loup-barde
--------

Sentences jamais altérées,
Cette voix de loup dit le vrai ;
Mais pas de détails indiscrets,
Cette parole est modérée.

Sagesse jamais égarée,
Sans vantardise et sans apprêts ;
Les habitants de la forêt
L’écoutent au long des soirées.

Il dit la joie et le souci,
La tristesse et l’amour aussi,
Pour tous les animaux sauvages.

C’est le loup-barde aux sombres yeux,
Seul en son genre sous les cieux ;
C’est un survivant d’un autre âge

.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 18 août 2024 à 10h41

« Sage loup-barde » (retouche sur le titre).

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Déposé par Cochonfucius le 14 octobre 2024 à 12h05

Planète tiède
--------

Ici, des foules altérées,
Pas moyen de se mettre au frais ;
Cet astre est dépourvu d’attraits,
Je n’y vois que tristes contrées.

Tant de ressources dévorées
Par nos appétits de gorets :
Les vestiges de la forêt
Nous montrent leur face éplorée.

Que dire, la vie est ainsi;
Nous vivons avec nos soucis ;
Nous n’avons pas d’autre héritage.

Le malheur s’étend sous nos yeux ;
Nous n’irons point sous d’autres cieux
Que ceux que l’on eut en partage.

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