J’ai tant vécu, chétif, en ma langueur,
Qu’or’ j’ai vu rompre, et suis encor en vie.
Mon espérance avant mes yeux ravie,
Contre l’écueil de sa fière rigueur.
Que m’a servi de tant d’ans la longueur ?
Elle n’est pas de ma peine assouvie :
Elle s’en rit, et n’a point d’autre envie
Que de tenir mon mal en sa vigueur.
Doncques j’aurai, malheureux en aimant,
Toujours un cœur, toujours nouveau tourment,
Je me sens bien que j’en suis hors d’haleine,
Prêt à laisser la vië sous le faix :
Qu’y ferait-on, sinon ce que je fais ?
Piqué du mal, je m’obstine en ma peine.
Maître Verchon est un sacré blagueur,
Et qui ne fit rien d’autre de sa vie ;
Il dit des mots, la foule en est ravie,
Nul ne le voit avec trop de rigueur.
Ses narrations n’ont pas trop de longueur,
Puisque sa verve en est vite assouvie ;
Il est modeste, et n’a point d’autre envie
Que de garder un semblant de vigueur.
Même en traçant les mots d’un testament,
Sa plume n’a faiblesse ni tourment,
Mais toujours montre une plaisante scène.
Maître Verchon (personne n’est parfait)
N’a pas toujours la tête à ce qu’il fait,
Mais le public s’en aperçoit à peine.
La fleur exhale un parfum de langueur,
Car elle trouve inutile sa vie ;
Il lui déplaît d’être au sol asservie,
Ele ressent des hivers la rigueur.
Même un beau jour qui s’étire en longueur
Peut la laisser encore inassouvie ;
Tous les oiseaux du ciel lui font envie
Quand par leur vol ils montrent leur vigueur.
Elle subsiste et vieillit doucement,
S’accoutumant quand même à ses tourments
Et se pliant aux lois de son domaine.
Puis vers la fin son esprit s’échauffait
D’avoir vécu et de n’avoir rien fait ;
J’écris ces mots pour soulager sa peine.
La fleur exhale un parfum de langueur,
Car elle trouve inutile sa vie ;
Il lui déplaît d’être au sol asservie,
Elle ressent des hivers la rigueur.
Même un beau jour qui s’étire en longueur
Peut la laisser encore inassouvie ;
Tous les oiseaux du ciel lui font envie
Quand par leur vol ils montrent leur vigueur.
Elle subsiste et vieillit doucement,
S’accoutumant quand même à ses tourments
Et se pliant aux lois de son domaine.
Puis vers la fin son esprit s’échauffait
D’avoir vécu et de n’avoir rien fait ;
J’écris ces mots pour soulager sa peine.