Jules Laforgue


Sur l’Hélène de Gustave Moreau


 
Frêle sous ses bijoux, à pas lents, et sans voir
Tous ces beaux héros morts, dont pleurent les fiancées,
Devant l’horizon vaste ainsi que ses pensées,
Hélène vient songer dans la douceur du soir.
 
« Qui donc es-tu, Toi qui sèmes le désespoir ? »
Lui râlent les mourants fauchés là par brassées,
Et la fleur qui se fane à ses lèvres glacées
Lui dit : Qui donc es-tu ? de sa voix d’encensoir.
 
Hélène cependant parcourt d’un regard morne
La mer, et les cités, et les plaines sans borne,
Et prie : « Oh ! c’est assez, Nature ! reprends-moi !
 
Entends ! Quel long sanglot vers nos Lois éternelles ! »
— Puis, comme elle frissonne en ses noires dentelles,
Lente, elle redescend, craignant de « prendre froid ».
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 12 septembre 2015 à 11h21

Adieux du pélican d’argent
-------------------------------

Pour la dernière fois, le pélican vint voir
Les beaux oiseaux du jour, aux chansons cadencées ;
Avec qui, si souvent, partageant des pensées,
Il mangeait des poissons dans la clarté du soir.

Oiseaux, frères oiseaux, je n’ai nul désespoir,
Mes plumes sur le sol reposent par brassées,
Les eaux de l’océan me paraissent glacées,
Le plus beau nid d’oiseau me semble un encensoir.

Dévorons ces poissons, ne soyons jamais mornes,
De cette réunion notre joie est sans bornes,
Un fier sens de la blague est entre vous et moi.

Les belles assemblées ne sont pas éternelles ;
Nous avons replié la nappe de dentelles,
C’est la fin de la fête, et la fin de l’émoi.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 18 août 2022 à 11h22

Nid de l’oiseau magicien
----------

Le vieil ornithologue a rêvé de le voir,
Ce nid dont la structure est si bien agencée ;
De l’oiseau bâtisseur la subtile pensée
S’appuie sur un solide et ancestral savoir.

« Tu peux fort aisément trouver le nid du loir,
Il est fait de jolies brindilles amassées ;
D’autres formes de nid sont partout recensées,
Mais je n’en aime aucun, malgré ton bon vouloir. »

Ainsi se lamentait ce chercheur aux traits mornes ;
Certes, son désespoir nous a paru sans bornes,
Nous n’avons pu traiter sa demande à la noix.

Le voilà qui poursuit son errance éternelle ;
Au lieu d’être avec nous, buvant sous la tonnelle,
Il parcourt les sentiers, au plus profond des bois.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 2 avril 2024 à 11h48

Héros confus
-------------

Je suis sans terre et sans avoir,
Ma vie n’est pas bien agencée ;
Ténébreuses sont mes pensées,
Grises mes heures, froids mes soirs.

Je m’habitue au désespoir
Dans cette existence effacée ;
Je remue des choses glacées
Au fond d’un sinistre couloir.

Je compose ce sonnet morne ;
Dans cette déprime sans bornes,
La frayeur s’empare de moi.

Monde de tristesse éternelle,
La mort s’y tient en sentinelle ;
Pas de quoi se mettre en émoi.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Curare- le 5 avril 2024 à 21h45


__Imparfaite__

Ce n’est rien d’1 cœur n’avoir
Sondé à l’aube nuancée
D’en finir avec ma pensée
Noire de néant sans espoir-

Je n’ai jamais su chaque soir
De ma vie autant effacée
Savoir aimer sur ma lancée
Et pour de vrai sans desespoir

Tu me manques Ô douleur morne
Au quotidien et sans borne
C’est long parfois tout cet émoi

Mais tu es là Ô ma princesse
Mon amour ma terrible hardiesse
Satanés maux excuse moi

____Pour ma princesse que j’aime-

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