Lamartine


L’Automne


 
Salut ! bois couronnés d’un reste de verdure !
Feuillages jaunissants sur les gazons épars !
Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature
Convient à la douleur et plaît à mes regards !
 
Je suis d’un pas rêveur le sentier solitaire,
J’aime à revoir encor, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l’obscurité des bois !
 
Oui, dans ces jours d’automne où la nature expire,
À ses regards voilés, je trouve plus d’attraits,
C’est l’adieu d’un ami, c’est le dernier sourire
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais !
 
Ainsi, prêt à quitter l’horizon de la vie,
Pleurant de mes longs jours l’espoir évanoui,
Je me retourne encore, et d’un regard d’envie
Je contemple ses biens dont je n’ai pas joui !
 
Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,
Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau ;
L’air est si parfumé ! la lumière est si pure !
Aux regards d’un mourant le soleil est si beau !
 
Je voudrais maintenant vider jusqu’à la lie
Ce calice mêlé de nectar et de fiel !
Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
Peut-être restait-il une goutte de miel ?
 
Peut-être l’avenir me gardait-il encore
Un retour de bonheur dont l’espoir est perdu ?
Peut-être dans la foule, une âme que j’ignore
Aurait compris mon âme, et m’aurait répondu ?...
 
La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire ;
À la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ;
Moi, je meurs ; et mon âme, au moment qu’elle expire,
S’exhale comme un son triste et mélodieux.
 

Méditations poétiques, 1820

Commentaire (s)
Déposé par Jadis le 15 mars 2020 à 11h01

La zone
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Salut ! mon vieux pays de liesse et de culture
Où vivaient autrefois des Gaulois rigolards !
Par-devant les rideaux baissés des devantures
On ne rencontre plus que des zombis hagards.

Un virus accouru des confins de la terre
Dans la moindre chaumière a répandu l’effroi.
S’ils n’en meurent pas tous, son souffle mortifère
Consterne l’ouvrier, et navre le bourgeois.

Et nous n’avons rien vu, mes amis, car le pire
N’est encore advenu, je l’annonce à regret.
La Bourse capitule, il n’y a pas de quoi rire,
Des abîmes béants nous guettent désormais.

Adieu, fiers compagnons, adieu, nymphes graciles !
Nous n’avions jusqu’ici pas si tristes vécu.
C’est fini, nous voilà cloîtrés à domicile :
Plus de pâtes, de riz, et plus de papier cul.

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