Lautréamont(1846-1870) D’autrеs pоèmеs :Lеs gémissеmеnts pоétiquеs dе се sièсlе... Ιl у еn а qui éсrivеnt pоur rесhеrсhеr lеs аpplаudissеmеnts humаins... J’étаblirаi dаns quеlquеs lignеs соmmеnt Μаldоrоr... Lесtеur, с’еst pеut-êtrе lа hаinе quе tu vеuх quе ј’invоquе... Ρlût аu сiеl quе lе lесtеur... Lеs mаgаsins dе lа ruе Viviеnnе... Αvаnt d’еntrеr еn mаtièrе, је trоuvе stupidе... оu еncоrе :Éсоutеz lеs pеnséеs dе mоn еnfаnсе... S’il еst quеlquеfоis lоgiquе... Unе pоtеnсе s’élеvаit sur lе sоl... Ιl ехistе un insесtе quе lеs hоmmеs nоurrissеnt à lеurs frаis...
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LautréamontLes Chants de Maldoror, 1869 ![]()
On ne me verra pas, à mon heure dernière (j’écris ceci sur mon lit de
mort), entouré de prêtres. Je veux mourir, bercé par la vague de la mer
tempétueuse, ou debout sur la montagne... les yeux en haut, non : je
sais que mon anéantissement sera complet. D’ailleurs, je n’aurais pas de
grâce à espérer. Qui ouvre la porte de ma chambre funéraire ? J’avais dit
que personne n’entrât. Qui que vous soyez, éloignez-vous ; mais, si vous
croyez apercevoir quelque marque de douleur ou de crainte sur mon visage
d’hyène (j’use de cette comparaison, quoique l’hyène soit plus belle que
moi, et plus agréable à voir), soyez détrompé : qu’il s’approche. Nous
sommes dans une nuit d’hiver, alors que les éléments s’entrechoquent de
toutes parts, que l’homme a peur, et que l’adolescent médite quelque
crime sur un de ses amis, s’il est ce que je fus dans ma jeunesse. Que
le vent, dont les sifflements plaintifs attristent l’humanité, depuis
que le vent, l’humanité existent, quelques moments avant l’agonie
dernière, me porte sur les os de ses ailes, à travers le monde,
impatient de ma mort. Je jouirai encore, en secret, des exemples
nombreux de la méchanceté humaine (un frère, sans être vu, aime à voir
les actes de ses frères). L’aigle, le corbeau, l’immortel pélican, le
canard sauvage, la grue voyageuse, éveillés, grelottant de froid, me
verront passer à la lueur des éclairs, spectre horrible et content. Ils
ne sauront ce que cela signifie. Sur la terre, la vipère, l’œil gros du
crapaud, le tigre, l’éléphant ; dans la mer, la baleine, le requin, le
marteau, l’informe raie, la dent du phoque polaire, se demanderont
quelle est cette dérogation à la loi de la nature. L’homme, tremblant,
collera son front contre la terre, au milieu de ses gémissements. « Oui,
je vous surpasse tous par ma cruauté innée, cruauté qu’il n’a pas
dépendu de moi d’effacer. Est-ce pour ce motif que vous vous montrez
devant moi dans cette prosternation ? ou bien, est-ce parce que vous me
voyez parcourir, phénomène nouveau, comme une comète effrayante,
l’espace ensanglanté ? (Il me tombe une pluie de sang de mon vaste corps,
pareil à un nuage noirâtre que pousse l’ouragan devant soi). Ne craignez
rien, enfants, je ne veux pas vous maudire. Le mal que vous m’avez fait
est trop grand, trop grand le mal que je vous ai fait, pour qu’il soit
volontaire. Vous autres, vous avez marché dans votre voie, moi, dans la
mienne, pareilles toutes les deux, toutes les deux perverses.
Nécessairement, nous avons dû nous rencontrer, dans cette similitude de
caractère ; le choc qui en est résulté nous a été réciproquement fatal. »
Alors, les hommes relèveront peu à peu la tête, en reprenant courage,
pour voir celui qui parle ainsi, allongeant le cou comme l’escargot.
Tout à coup, leur visage brûlant, décomposé, montrant les plus terribles
passions, grimacera de telle manière que les loups auront peur. Ils se
dresseront à la fois comme un ressort immense. Quelles imprécations !
quels déchirements de voix ! Ils m’ont reconnu. Voilà que les animaux
de la terre se réunissent aux hommes, font entendre leurs bizarres
clameurs. Plus de haine réciproque ; les deux haines sont tournées contre
l’ennemi commun, moi ; on se rapproche par un assentiment universel.
Vents, qui me soutenez, élevez-moi plus haut ; je crains la perfidie.
Oui, disparaissons peu à peu de leurs yeux, témoin, une fois de plus,
des conséquences des passions, complément satisfait... Je te remercie,
ô rhinolophe, de m’avoir réveillé avec le mouvement de tes ailes, toi,
dont le nez est surmonté d’une crête en forme de fer à cheval : je
m’aperçois, en effet, que ce n’était malheureusement qu’une maladie
passagère, et je me sens avec dégoût renaître à la vie. Les uns disent
que tu arrivais vers moi pour me sucer le peu de sang qui se trouve dans
mon corps : pourquoi cette hypothèse n’est-elle pas la réalité !
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