Lautréamont(1846-1870) D’autrеs pоèmеs :Lеs gémissеmеnts pоétiquеs dе се sièсlе... Ιl у еn а qui éсrivеnt pоur rесhеrсhеr lеs аpplаudissеmеnts humаins... J’étаblirаi dаns quеlquеs lignеs соmmеnt Μаldоrоr... Lесtеur, с’еst pеut-êtrе lа hаinе quе tu vеuх quе ј’invоquе... Ρlût аu сiеl quе lе lесtеur... Lеs mаgаsins dе lа ruе Viviеnnе... Αvаnt d’еntrеr еn mаtièrе, је trоuvе stupidе... оu еncоrе :Unе lаntеrnе rоugе, drаpеаu du viсе... Jе suis sаlе. Lеs pоuх mе rоngеnt... Τrеmdаll а tоuсhé lа mаin pоur lа dеrnièrе fоis... |
Lautréamont
On ne me verra pas, à mon heure dernière (j’écris ceci sur mon lit de
mort), entouré de prêtres. Je veux mourir, bercé par la vague de la mer
tempétueuse, ou debout sur la montagne... les yeux en haut, non : je
sais que mon anéantissement sera complet. D’ailleurs, je n’aurais pas de
grâce à espérer. Qui ouvre la porte de ma chambre funéraire ? J’avais dit
que personne n’entrât. Qui que vous soyez, éloignez-vous ; mais, si vous
croyez apercevoir quelque marque de douleur ou de crainte sur mon visage
d’hyène (j’use de cette comparaison, quoique l’hyène soit plus belle que
moi, et plus agréable à voir), soyez détrompé : qu’il s’approche. Nous
sommes dans une nuit d’hiver, alors que les éléments s’entrechoquent de
toutes parts, que l’homme a peur, et que l’adolescent médite quelque
crime sur un de ses amis, s’il est ce que je fus dans ma jeunesse. Que
le vent, dont les sifflements plaintifs attristent l’humanité, depuis
que le vent, l’humanité existent, quelques moments avant l’agonie
dernière, me porte sur les os de ses ailes, à travers le monde,
impatient de ma mort. Je jouirai encore, en secret, des exemples
nombreux de la méchanceté humaine (un frère, sans être vu, aime à voir
les actes de ses frères). L’aigle, le corbeau, l’immortel pélican, le
canard sauvage, la grue voyageuse, éveillés, grelottant de froid, me
verront passer à la lueur des éclairs, spectre horrible et content. Ils
ne sauront ce que cela signifie. Sur la terre, la vipère, l’œil gros du
crapaud, le tigre, l’éléphant ; dans la mer, la baleine, le requin, le
marteau, l’informe raie, la dent du phoque polaire, se demanderont
quelle est cette dérogation à la loi de la nature. L’homme, tremblant,
collera son front contre la terre, au milieu de ses gémissements. « Oui,
je vous surpasse tous par ma cruauté innée, cruauté qu’il n’a pas
dépendu de moi d’effacer. Est-ce pour ce motif que vous vous montrez
devant moi dans cette prosternation ? ou bien, est-ce parce que vous me
voyez parcourir, phénomène nouveau, comme une comète effrayante,
l’espace ensanglanté ? (Il me tombe une pluie de sang de mon vaste corps,
pareil à un nuage noirâtre que pousse l’ouragan devant soi). Ne craignez
rien, enfants, je ne veux pas vous maudire. Le mal que vous m’avez fait
est trop grand, trop grand le mal que je vous ai fait, pour qu’il soit
volontaire. Vous autres, vous avez marché dans votre voie, moi, dans la
mienne, pareilles toutes les deux, toutes les deux perverses.
Nécessairement, nous avons dû nous rencontrer, dans cette similitude de
caractère ; le choc qui en est résulté nous a été réciproquement fatal. »
Alors, les hommes relèveront peu à peu la tête, en reprenant courage,
pour voir celui qui parle ainsi, allongeant le cou comme l’escargot.
Tout à coup, leur visage brûlant, décomposé, montrant les plus terribles
passions, grimacera de telle manière que les loups auront peur. Ils se
dresseront à la fois comme un ressort immense. Quelles imprécations !
quels déchirements de voix ! Ils m’ont reconnu. Voilà que les animaux
de la terre se réunissent aux hommes, font entendre leurs bizarres
clameurs. Plus de haine réciproque ; les deux haines sont tournées contre
l’ennemi commun, moi ; on se rapproche par un assentiment universel.
Vents, qui me soutenez, élevez-moi plus haut ; je crains la perfidie.
Oui, disparaissons peu à peu de leurs yeux, témoin, une fois de plus,
des conséquences des passions, complément satisfait... Je te remercie,
ô rhinolophe, de m’avoir réveillé avec le mouvement de tes ailes, toi,
dont le nez est surmonté d’une crête en forme de fer à cheval : je
m’aperçois, en effet, que ce n’était malheureusement qu’une maladie
passagère, et je me sens avec dégoût renaître à la vie. Les uns disent
que tu arrivais vers moi pour me sucer le peu de sang qui se trouve dans
mon corps : pourquoi cette hypothèse n’est-elle pas la réalité !
Les Chants de Maldoror, 1869 |
Mon florilège(Tоuriste) (Les textes et les auteurs que vous aurez notés apparaîtront dans cette zone.) Compte lecteurAgoraÉvаluations récеntes☆ ☆ ☆ ☆ ☆Rоnsаrd : Dе l’Élесtiоn dе sоn Sépulсrе Βаudеlаirе : Lеs Ρlаintеs d’un Ιсаrе Βаnvillе : À Αdоlphе Gаïffе Du Ρеrrоn : «Αu bоrd tristеmеnt dоuх dеs еаuх...» Rоnsаrd : Dе l’Élесtiоn dе sоn Sépulсrе Νuуsеmеnt : «Lе vаutоur аffаmé qui du viеil Ρrоméthéе...» Lа Сеppèdе : «Сеpеndаnt lе sоlеil fоurnissаnt sа јоurnéе...» Τоulеt : «Dаns lе silеnсiеuх аutоmnе...» Μussеt : À Αlf. Τ. : «Qu’il еst dоuх d’êtrе аu mоndе, еt quеl biеn quе lа viе !...» Vеrlаinе : «Lа mеr еst plus bеllе...» Jасоb : Lе Dépаrt ☆ ☆ ☆ ☆Lаfоrguе : Lе Sаnglоt univеrsеl Сrоs : Ρituitе Jаmmеs : Lа sаllе à mаngеr Régniеr : Lа Lunе јаunе Rоdеnbасh : «Αllеluiа ! Сlосhеs dе Ρâquеs !...» Lаfоrguе : Соmplаintе d’un аutrе dimаnсhе Vеrlаinе : Lе Dеrniеr Dizаin Cоmmеntaires récеntsDe Сосhоnfuсius sur L’Αbrеuvоir (Αutrаn) De Сосhоnfuсius sur Lе Grаnd Αrbrе (Μérаt) De Сосhоnfuсius sur «Jе vоudrаis êtrе аinsi соmmе un Ρеnthéе...» (Gоdаrd) De Dаmе dе flаmmе sur Vеrlаinе De Сurаrе- sur Sur l’Hélènе dе Gustаvе Μоrеаu (Lаfоrguе) De Dаmе dе flаmmе sur Οisеаuх dе pаssаgе (Riсhеpin) De Сurаrе- sur «Ιl n’еst riеn dе si bеаu соmmе Саlistе еst bеllе...» (Μаlhеrbе) De Xi’аn sur Lе Gigоt (Ρоnсhоn) De Jаdis sur «Lе Sоlеil l’аutrе јоur sе mit еntrе nоus dеuх...» (Rоnsаrd) De Jаdis sur «Qu’еst-се dе vоtrе viе ? unе bоutеillе mоllе...» (Сhаssignеt) De Dаmе dе flаmmе sur À sоn lесtеur : «Lе vоilà сеt аutеur qui sаit pinсеr еt rirе...» (Dubоs) De Yеаts sur Ρаul-Jеаn Τоulеt De Ιо Kаnааn sur «Μаîtrеssе, quаnd је pеnsе аuх trаvеrsеs d’Αmоur...» (Rоnsаrd) De Rоzès sur Μédесins (Siсаud) De Dаmе dе flаmmе sur «Hélаs ! vоiсi lе јоur quе mоn mаîtrе оn еntеrrе...» (Rоnsаrd) De Jаdis sur «J’аdоrе lа bаnliеuе аvес sеs сhаmps еn friсhе...» (Соppéе) De Rоzès sur Lе Сhеmin dе sаblе (Siсаud) De Sеzоr sur «Jе vоudrаis biеn êtrе vеnt quеlquеfоis...» (Durаnt dе lа Βеrgеriе) De KUΝG Lоuisе sur Villе dе Frаnсе (Régniеr) De Xi’аn sur Jеhаn Riсtus De Xi’аn sur «Épоuvаntаblе Νuit, qui tеs сhеvеuх nоirсis...» (Dеspоrtеs) Plus de commentaires...Ce sitePrésеntаtionCоntactSоutien |