Mallarmé

Poésies, 1899


Sonnet


 

(Pour votre chère morte, son ami.)

          2 novembre 1877


— « Sur les bois oubliés quand passe l’hiver sombre
Tu te plains, ô captif solitaire du seuil,
Que ce sépulcre à deux qui fera notre orgueil
Hélas ! du manque seul des lourds bouquets s’encombre.

Sans écouter Minuit qui jeta son vain nombre,
Une veille t’exalte à ne pas fermer l’œil
Avant que dans les bras de l’ancien fauteuil
Le suprême tison n’ait éclairé mon Ombre.

Qui veut souvent avoir la Visite ne doit
Par trop de fleurs charger la pierre que mon doigt
Soulève avec l’ennui d’une force défunte.

Âme au si clair foyer tremblante de m’asseoir,
Pour revivre il suffit qu’à tes lèvres j’emprunte
Le souffle de mon nom murmuré tout un soir. »
 

Commentaire (s)
Déposé par Favreau le 17 mars 2014 à 14h47

pourriez vous faire un commentaire composé sur ce texte s’il vous plait ??? merci

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Déposé par Cochonfucius le 4 novembre 2017 à 11h59

Bibliotaure
-------------

Taureau bibliophile, animal au coeur sombre,
Tu relis, ô penseur solitaire du seuil,
Le récit que te laisse un maître sans orgueil
Qui des terrestres biens nullement ne s’encombre.

Sans écouter Satan qui calcule un vain nombre,
L’Évangile t’exalte à ne pas fermer l’oeil,
Alors que le fermier somnole en son fauteuil ;
Un suprême tison vient éclairer ton ombre.

Qui veut vraiment aimer ce beau livre ne doit
Pas craindre que les gens ne le montrent du doigt,
Ni trop manquer d’espoir pour les âmes défuntes.

Auprès du clair foyer, nous te voyons t’asseoir,
Toujours dans ton bouquin, sauf si l’on te l’emprunte,
Le silence du Maître entendu tout un soir.

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Déposé par Cochonfucius le 23 février 2019 à 12h23

Arbre ténébreux
------------

Ce bel arbre naquit dans une forêt sombre ;
D’un inframonde obscur on y franchit le seuil
Sur lequel maint guerrier a perdu son orgueil,
Qui plutôt vainement de ses armes s’encombre.

C’est un arbre parmi les végétaux sans nombre,
Il connaît le grand ours, il connaît l’écureuil,
Aux petits des corbeaux il fait un bon accueil,
Il est calme et serein, ce citoyen de l’ombre.

Le bûcheron le tranche, il exerce son droit,
Puis il boit du vin rouge en soufflant sur ses doigts,
Et nos meubles sont faits de ramures défuntes.

Auprès du clair foyer, nous aimons nous asseoir,
Le tabouret de bois ne porte nulle empreinte
De ceux qui ont vécu près du tronc, dans le noir.

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Déposé par Cochonfucius le 26 février 2021 à 13h55

Lettres des antipodes
----------

Cet alphabet naquit dans une grotte sombre,
Seuls trois explorateurs en ont franchi le seuil ;
Ils furent envoyés par Jean de Roquefeuil
Dont l’antique logis de vestiges s’encombre.

C’est un code qui vaut pour les mots et les nombres,
Ses quelques déchiffreurs rencontrent des écueils ;
Car plus d’une lacune est dans leur grand recueil,
Des fragments de discours qui resteront dans l’ombre.

Ce texte du passé parle d’on ne sait quoi,
Je peux y déceler comme un humour narquois :
Peut-être évoque-t-il des coutumes éteintes.

Un vicomte en orna les murs de son manoir ;
Arrangé en façon de fresque en demi-teinte
Qui prend un bel éclat dans le soleil du soir.

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Déposé par Cochonfucius le 10 mars 2024 à 12h23

Vaisseau de bois
--------

Ici, d’autres navires sombrent,
Car meurtriers sont les écueils ;
Douze sirènes sont en deuil
Et les nefs ne sont que décombres.

Nos prédécesseurs en grand nombre
Ici reposent sans cercueils ;
Mais nous saurons franchir le seuil
De l’effrayante zone d’ombre.

Il est sûr, ce vaisseau de bois
Qui jamais ne fut aux abois :
Béni par une vierge sainte.

Loin de nous, l’inframonde noir ;
L’autre rive est bientôt atteinte,
Du moins, nous en avons l’espoir.

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Déposé par Cochonfucius le 29 septembre 2024 à 12h10

Trèfle en inframonde
----------------

Ici s’étend un jardin sombre,
On y voit de noirs écureuils;
Tous les insectes sont en deuil
Les ruches ne sont que décombres.

Les trèfles croissent en grand nombre
Dans ce grand charnier sans cercueils ;
Nul soleil n’en franchit le seuil,
Ce ne sont que nuances d’ombre.

Un peu plus loin, ce sont les bois,
Le trèfle y pousse aussi, parfois ;
Feuilles d’une blafarde teinte.

Quittons cet inframonde noir ;
Si l’autre rive est hors d’atteinte,
Dans un grand puits laissons-nous choir.

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