Albert Mérat

in Le Parnasse contemporain, I, 1866


Le Grand Arbre


 
Dans un parc oublié dont le silence amorce
Les rêveurs, sentinelle ancienne du seuil,
Le grand arbre muet isole son orgueil,
Et vers le ciel étend ses branches avec force.
 
Son tronc noir se raidit musculeux comme un torse,
Et son cœur dépouillé ferait un bon cercueil.
Il a l’air de porter l’empreinte d’un long deuil,
Et l’âge a sillonné profondément l’écorce.
 
Il sent qu’il n’est pas fait pour prêter aux amants
L’ombre dont le secret rassure les serments
Et les baisers, concert matériel des rêves.
 
Inutile à l’amour trop vulgaire pour lui,
Âpre et dur, il attend venir avec ennui
La fermentation violente des séves.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 20 février 2015 à 15h04

Arbre-temps
-------------

C’est un Tigre, pour l’un, qui son parcours amorce ;
Un Lièvre pour un autre est le gardien du seuil,
Un modeste Rongeur, un Dragon plein d’orgueil ;
Douze beaux Animaux à la diverse force.

Tigre et Dragon n’ont pas de quoi bomber le torse,
Les Douze ont égal soin du berceau, du cercueil,
Des plaisirs de la vie, du nécessaire deuil.
Ils vivent dans un Arbre à l’éclatante écorce,

Qui grandit, loin de  nous, sous un noir firmament ;
Nous n’avons pas accès à ce compartiment
De la réalité, ou alors, dans nos rêves.

À cette obscure voûte, un astre sombre luit :
De sa noire lumière enténébrant la nuit,
Il porte un joli nom : « Soleil de la Vie Brève ».

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 2 août 2022 à 12h26

Arbre intemporel
------------

Arbre qui de Chronos l’emprise désamorce,
D’un monde parallèle il sut franchir le seuil ;
Ce puissant végétal n’en tire aucun orgueil,
Tu ne le verras point se vanter de sa force.

Nul ver ne se nourrit de la chair de son torse,
Nul  champignon pervers ne le mène au cercueil ;
Jamais aucun corbeau ne portera son deuil,
Aucun castor glouton ne mordra son écorce.

Je n’ai jamais connu cet autre firmament ;
Aristote, d’ailleurs, en parle rarement,
Les touristes non plus n’y vont pas, même en rêve.

La lune vient parler, certains soirs, avec lui,
Perdus dans cet échange ils traversent la nuit ;
Or, bien qu’intemporel, il trouve la vie brève.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 17 avril 2024 à 11h53

Deux écureuils
--------

Nous sommes plus beaux que des morses,
Nous sommes deux fiers écureuils ;
De l’arbre nous sommes l’orgueil,
Nous sommes garants de sa force.

La dryade n’est point retorse,
Elle qui nous voit d’un bon oeil ;
Nous ne rencontrons nul écueil
En grimpant à la rude écorce.

Nous sommes fils du firmament ;
D’Artémis nous fûmes amants,
Nous la revoyons dans nos rêves.

Le diable en nous voyant s’enfuit
Et court se perdre dans la nuit ;
Nous entendons sa plainte brève.

[Lien vers ce commentaire]

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