Melin de Saint-Gelais



 
Voyant ces monts de vue ainsi lointaine,
Je les compare à mon long déplaisir,
Haut est leur chef, et haut est mon désir,
Leur pied est ferme et m’amour est certaine :
 
Là maint ruisseau court et mainte fontaine,
De mes deux yeux sortent pleurs à plaisir ;
De grands soupirs ne me puis dessaisir
Et de grands vents leur cime est toute pleine :
 
Mille troupeaux y prennent leur pâture,
Amour en moi prend vie et nourriture :
En eux sans fruit feuilles ont apparence,
 
J’ai sans effet assez bonne espérance,
Et d’eux à moi n’a qu’une différence
Qu’en eux la neige, en moi la flamme dure.
 


Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 17 mars 2017 à 17h18

Manoir de Piaf-Tonnerre

___________________

Un beau manoir, une contrée lointaine,
Sans nulle peine et sans nul déplaisir ;
En abritant ses modestes désirs,
L’oiseau savoure une joie incertaine :

Au vert jardin  se trouve une fontaine,
Quelques poissons y prennent leur plaisir ;
D’icelui, nul ne les peut dessaisir,
Car de douceur leur âme est toute pleine.

Aux noirs corbeaux est donnée la pâture,
Le seigneur a chez lui sa nourriture,
Et tout cela sans effort apparent.

Ce vieux logis, qui fut à ses parents
Semble habité d’un bonheur transparent,
Loin de travail et de littérature.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 30 octobre 2019 à 11h44

Manoir suspendu
----------

Il peut voler vers les terres lointaines,
Le roi d’Espagne en a du déplaisir ;
Ses habitants n’ont guère de désirs,
Ils sont heureux dans la nef incertaine.

C’est l’eau du ciel qui leur sert de fontaine,
Elle se change en vin, pour leur plaisir ;
De leur manoir, qui peut les dessaisir,
Ou du trésor, ou des barriques pleines ?

Beaucoup plus bas sont les vertes pâtures,
C’est peu fréquent qu’ils ne s’y aventurent,
Mais le sol ferme, ils le trouvent marrant.

Ils sont volants, comme leurs grands-parents,
Ces habitants d’un monde transparent ;
Étranges sont les lois de la Nature.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 24 août 2021 à 12h01

Démon des monts
--------

J’ai pour royaume une pente lointaine,
Je ne fais rien, je dévore à loisir ;
Mon coeur qui s’use a de moindres désirs,
Mon souffle est court, ma vie est incertaine.

L’eau d’un glacier me tient lieu de fontaine,
Dont la fraîcheur me donne du plaisir ;
Un sommelier ne saurait mieux choisir,
Cette boisson vaut celles de la plaine.

Près des sommets sont d’étranges pâtures,
Peu d’animaux à brouter s’aventurent ;
Ceux qui le font sont mes proches parents.

C’est surprenant, ce n’est pas effarant,
La neige est pure et l’air est transparent ;
Qui donc pourrait en faire la peinture ?

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 26 novembre 2023 à 11h50

Pavillon discret
--------------

C’est un bien modeste domaine,
Lieu d’écriture et de loisir ;
Y vivent, selon leur désir,
Des exilés de cours lointaines.

Dans le jardin sont des fontaines
Qui des oiseaux font le plaisir ;
Ils sont nombreux à les choisir,
Ceux des monts et ceux de la plaine.

Ici, nul bruit, nulle aventure,
Des meubles de bonne facture
Qui nous viennent de nos parents.

Pas de cauchemars effarants
Ni aucun désordre apparent ;
Excellente villégiature !

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