Germain Nouveau

Dixains réalistes



J’entrais chez le marchand de meubles, et là, triste,
(Savez-vous la chanson du petit Ébéniste ?)
j’allais, lui choisissant une chose à ses goûts,
C’est vers toi que je vins, Canapé-Lit-Leroux.
J’observai le ressort, me disant que cet homme
fit une chose utile, étant donné le somme.
J’appréciai le tout d’un mot technique et fin ;
si bien que le marchand, ému, me tend sa main
honnête, et dit : « Monsieur fabrique aussi sans doute ? »
Douce parole et qu’en mon cœur je grave toute.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 1er juin 2013 à 15h48


Si le barde au matin s’éveillait un peu triste,
Il irait visiter la maison d’un artiste.
Ensemble savourant d’un fort café le goût
(À défaut de café, la chicorée Leroux)
On pourrait observer ces deux paisibles hommes
Parler longtemps de rien (parler de tout, en somme)
Et remettre en question de leurs travaux la fin ;
Et le labeur pressant remettre au lendemain.

Si, sur cette méthode, on éprouvait un doute,
On n’aurait qu’à reprendre un café pour la route.

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Déposé par Christian le 5 juin 2013 à 14h37

Cet artiste se dit qu’il eut été moins triste
si plutôt que poète il avait fait droguiste
et boudant l’ambroisie orienté son bon goût
vers le café Legal, la chicorée Leroux
la Verveine Casino. Dans la cité des hommes
il se fut affirmé, eut trouvé somme et somme
près d’une épouse et de sa dot. Quel beau destin
ç’aurait été de prendre un enfant par la main
pour heureux l’emmener jusqu’à demain sans doute
ou Disneyland du moins... ’fin bref, toute autre route...

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Déposé par jean-paul le 29 décembre 2019 à 14h42

« Somme tout, Monsieur, vous aimez le ressort,
Qui associe mollesse à souplesse affirmée ? »
J’opine promptement. « Las, vous n’avez pas tort
Car par le dur au mou savamment associé,
De ses habiles mains, l’ébéniste se fait fort
De façonner ce meuble où les deux sont liés. »
Aussitôt le marchand remplit mon verre à bord,
Assis au bord du lit, nous nous primes à trinquer.

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Déposé par Jadis le 18 mai 2020 à 13h25


Un zigoto fantasque et un peu guitariste,
Bohème aux cheveux longs, sans doute communiste,
À Paris m’arrêta un jour par son bagout
Pour tenter de me vendre... — Eh bien ? — Un kangourou
Empaillé. (Je respire.) Ah certes, le bonhomme
Ne manquait pas d’idée, ni de culot, en somme.
— Mon ami, rétorquai-je, un marsupial défunt,
Ce n’est pas très courant boulevard Saint-Germain ;
Mais tu patines fort, je crains, dans la choucroute :
Ton macropodidé, que veux-tu que j’en foute ? (1)


(1) Pareils alexandrins ont vocation à marquer l’histoire de la poésie française d’un sceau indélébile. (Jean d’Ormesson).

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Déposé par Plutorque le 19 mai 2020 à 01h34

Les macropodidés seuls jamais ne se meuvent
Aussi au singulier se mettre point ne peuvent !

(Macropodidae nunc soli movent,
Sed singularem declinare niet povent)

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Déposé par Jadis le 19 mai 2020 à 08h24

Dissentit index verborum Rufa : https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/macropodid%C3%A9/48434

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Déposé par Christian le 27 février 2025 à 19h07

Version révisée :

Cet artiste se dit qu’il eût eu vie moins triste
si plutôt que poète il eût fait épiciste
et, boudant l’ambroisie, orienté son bon goût
vers le café Legal, la chicorée Leroux,
la Vervein’ Casino... Dans la cité des hommes
il se fut affirmé, eut trouvé somme et somme
près d’une épouse et de sa dot. Quel beau destin
ça eût été de prendre un enfant par la main
pour heureux l’emmener... jusqu’à demain sans doute...
Disneyland tout au moins... ’fin bref, toute autre route...

[Lien vers ce commentaire]

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