Germain Nouveau

in Album zutique


Sonnet de la langue


 
Toute rose, à travers les dents blanches, que frange
L’épais rideau grenat de ses lèvres, écrin
De baisers sourds, en son caprice vipérin,
Sort, affinée au bout, sa douce langue d’ange.
 
Elle met à la bouche une saveur étrange
Comme si l’on sentait se dissoudre ce grain
D’extase, et l’on ignore, en ce coït serein,
Si c’est du Jour qu’on boit, ou de l’Azur qu’on mange !
 
— Je voudrais être femme, et désirée, afin
De t’offrir un retrait, le plus intime, ô fin
Et vorace animal doué d’une âpre vie !
 
Mais que m’importe ! J’ai, plusieurs fois en un jour,
Épuisé ta vigueur, pâle, sans autre envie,
Et grave comme les bêtes qui font l’amour !
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 27 février 2021 à 12h40

Grandeur du créquier
----------

Cet arbre qui charmait la princesse d’Orange,
Il en fut estimé autant qu’un souverain ;
Dans la bise glaçante ou sous le ciel serein,
Il  se dresse au jardin, digne comme un archange.

Nous récoltons ses fruits à la saveur étrange,
Qu’on peut accompagner d’un vieil alcool de grain ;
La petite princesse en offre à son parrain
Qui plein de gratitude à son dessert les mange.

Platon dit qu’il provient de nos lointains confins,
De la grève sauvage où dansent les dauphins,
Qui veulent divertir l’ondine inassouvie.

Heureux celui qui voit un créquier chaque jour
Et se repose auprès de cet arbre de vie
Qui de charmants oiseaux abrite les amours.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Ada en Héraldie le 28 février 2021 à 22h33

Ceci n’est qu’un sonnet aux rimes de rechange
Qui sous-traite à l’éclair, au vent qui prend le brin ;
La muse aux dés s’amuse, incessant tambourin,
J’en récolte parfois de musicaux mélanges.

Certains taillent des mots tordus par les embruns,
Suspendus dans le ciel ou brillants dans la fange ;
D’autres ne parlent que par des bribes étranges,
Je ne recrute que les mots les plus sereins.

Effort qui consiste à se tourmenter sans fin,
Le poème achevé calme l’absurde faim,
Mais dès le lendemain revient la folle envie.

Du lecteur je ne vois que l’infime contour ;
Il ne trouvera pas ici sens à sa vie,
Peut-être il sourira dans ce petit détour.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 10 janvier 2023 à 11h18

Auprès de cet arbre
------------

Cet arbre ne dit rien, cela n’a rien d’étrange,
Il n’est pas babillard, ce n’est pas un serin ;
Son âme est sans tourment, son coeur reste serein,
En guise de dryade il abrite un archange.

Il n’est guère affecté par les saisons qui changent,
Même un feu de forêt, je ne sais s’il le craint ;
La fille du dieu Pan, drôlesse aux pieds caprins,
Cherchant à le charmer, ses blonds cheveux arrange.

Un botaniste vint des plus lointains confins,
Ayant passé la mer sur le dos d’un dauphin ;
Par cet aventurier la drôlesse est ravie.

L’arbre en ses souvenirs la revoit chaque jour
Et cela peut durer tout au long de sa vie ;
Mais il ne dira rien de ces brèves amours.

[Lien vers ce commentaire]

Votre commentaire :
Nom : *
eMail : * *
Site Web :
Commentaire * :
pèRE des miséRablEs : *
* Information requise.   * Cette adresse ne sera pas publiée.
 


Mon florilège

(Tоuriste)

(Les textes et les auteurs que vous aurez notés apparaîtront dans cette zone.)

Compte lecteur

Se connecter

Créer un compte

Agora

Évаluations récеntes
☆ ☆ ☆ ☆ ☆

Τhаlу : L’Îlе lоintаinе

Τristаn L’Hеrmitе : Épitаphе d’un pеtit сhiеn

Lаmаrtinе : Lеs Étоilеs

Μаllаrmé : «Ρаrсе quе dе lа viаndе...»

Соrbièrе : À lа mémоirе dе Zulmа

Νаvаrrе : «Μоn sеul Sаuvеur, quе vоus pоurrаis-је dirе...»

Ρаul Νаpоléоn Rоinаrd

Vоltаirе : «Si vоus vоulеz quе ј’аimе еnсоrе...»

Τоulеt : Sоuffrаnсе

Glаtignу : Βаllаdе dеs Εnfаnts sаns sоuсi

☆ ☆ ☆ ☆

Glаtignу : Ρаrtiе dе саmpаgnе

Μаllаrmé : «Ρаrсе quе dе lа viаndе...»

Hеrvillу : À lа Lоusiаnе

Vеrlаinе : Βаllаdе еn l’hоnnеur dе Lоuisе Μiсhеl

Jаmmеs : Jе pаrlе dе Diеu

Vеrlаinе : L’Αubеrgе

Соppéе : «Lе Grаnd-Μоntrоugе еst lоin, еt lе dur сhаrrеtiеr...»

Rimbаud : «L’еnfаnt qui rаmаssа lеs bаllеs...»

Ρrivаt d’Αnglеmоnt : «Соmbiеn durеrоnt nоs аmоurs ?...»

Cоmmеntaires récеnts

De Сосhоnfuсius sur «Sur mеs vingt аns, pur d’оffеnsе еt dе viсе...» (Rоnsаrd)

De Jаdis sur Τаblеаu rurаl (Соppéе)

De Сосhоnfuсius sur «J’аimе lе vеrt lаuriеr, dоnt l’hivеr ni lа glасе...» (Jоdеllе)

De Gеоrgеs sur À lа mémоirе dе Zulmа (Соrbièrе)

De Сосhоnfuсius sur «Lе viеil prоvеrbе dit quе du mоinе еt du prêtrе...» (Sаblе)

De Guillеmеttе. sur «Lе bеаu Ρrintеmps n’а pоint tаnt dе fеuillаgеs vеrts...» (Lа Сеppèdе)

De Guillаumе sur Αbаndоnnéе (Lоrrаin)

De Lа Μusérаntе sur Hоmmаgе : «Lе silеnсе déјà funèbrе d’unе mоirе...» (Μаllаrmé)

De Сurаrе- sur Αdiеuх à lа pоésiе (Gаutiеr)

De Сurаrе- sur «J’еntrеvоуаis sоus un vêtеmеnt nоir...» (Μаgnу)

De Сurаrе- sur «Се соrps défiguré, bâti d’оs еt dе nеrfs...» (Sigоgnе)

De Jаdis sur «Viсtоriеusеmеnt fui lе suiсidе bеаu...» (Μаllаrmé)

De Gеоrgеs Lеmаîtrе sur «Lе sоir, аu соin du fеu, ј’аi pеnsé biеn dеs fоis...» (Соppéе)

De Jаdis sur Lе Vœu suprêmе (Lесоntе dе Lislе)

De Сhristiаn sur «J’еntrаis сhеz lе mаrсhаnd dе mеublеs, еt là, tristе...» (Νоuvеаu)

De Ρépé Hаsh sur «Сеpеndаnt qu’аu pаlаis dе prосès tu dеvisеs...» (Du Βеllау)

De Сurаrе_ sur Sоnnеt : «Quаnd је rеpоsеrаi dаns lа fоssе, trаnquillе...» (Gоudеаu)

De Vinсеnt sur Τоmbеаu du Ρоètе (Dеubеl)

De Xi’аn sur «Μоn âmе pаisiblе étаit pаrеillе аutrеfоis...» (Τоulеt)

De Сhristiаn sur Соntrе Ligurinus : «Τоut lе mоndе tе fuit...» (Dubоs)

De Vinсеnt sur «Un sоir, lе lоng dе l’еаu, еllе mаrсhаit pеnsivе...» (Durаnt dе lа Βеrgеriе)

Plus de commentaires...

Flux RSS...

Ce site

Présеntаtion

Acсuеil

À prоpos

Cоntact

Signaler une errеur

Un pеtit mоt ?

Sоutien

Fаirе un dоn

Librairiе pоétique en lignе