J’aime tant ce parler bégayement mignard
Qui sent encor le lait d’une voix enfantine,
Toutefois bien souvent il donne du poignard
Qui m’objecte soudain à faire maigre mine.
Mais tout ainsi qu’il faut que le brave soldard
Doute moins l’ennemi que son bon capitaine,
Ainsi, ma chère amour, je crains votre regard,
Plus que de mes haineux la présence inhumaine.
J’ai peur en vous aimant que vous soyez fâchée,
Mais si vous courroucez de vous voir recherchée,
N’ayez plus de rigueur, fuyez l’ombre commun,
Ô sotte invention, ou bien devenez laide.
Alors je ne serai nullement importun :
Qui veut guérir d’Amour, en voilà le remède !
Les Amours de Théophile
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Déposé par Cochonfucius le 27 juillet 2016 à 16h15
L’oie de cause à effet
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Une oie narre une histoire en son parler mignard
Et cela met en joie les marmots du domaine,
Surtout quand les méchants brandissent leurs poignards
En exhibant leur sombre et redoutable peine.
Le chevalier servant se montre plein d’égards,
Le soldat mécontent occit son capitaine,
Méduse tue les gens d’un funeste regard,
La sorcière ricane et se montre inhumaine.
La troupe des enfants n’en est jamais fâchée,
La peur est un plaisir, l’angoisse est recherchée,
C’est beau de découvrir des faits hors du commun.
Blanche-Neige est sauvée, la reine devient laide,
C’est le prince charmant qui porte le remède,
Et de tels visiteurs ne sont pas importuns.